Les Québécois sont devenus les champions nord-américains de la réduction des sacs de plastique durant leur magasinage et de leur récupération après usage: sur trois années seulement, entre 2007 et 2010, ils ont réduit de 52 % leur utilisation de sacs d’emplettes à usage unique, selon les estimations d’Éco Entreprises Québec (ÉEQ).
Ainsi, le nombre de sacs de plastique utilisés au Québec est passé de 2,7 milliards à 1,4 milliard par année.
Une autre étude, produite par l’Association canadienne de l’industrie des plastiques (ACIP), affirme que «93 % des sacs de plastique sont réutilisés (60 %) ou recyclés (33 %) au Québec».
Cette évolution a été rendue possible grâce au tarif de 5 cents sur chaque sac, dans un nombre croissant de commerces, et grâce au Code volontaire de bonnes pratiques sur l’utilisation des sacs d’emplettes adopté en 2008 par Recyc-Québec, Éco Entreprises Québec, l’Association des détaillants en alimentation du Québec, le Conseil canadien du commerce de détail et le Conseil québécois du commerce de détail.
Tarifer et redonner
Ce sont principalement les chaînes de supermarché qui ont choisi d’imposer un tarif de 5 cents pour l’utilisation d’un sac de plastique.
Walmart Canada a d’ailleurs annoncé lundi qu’elle se joint au mouvement, en facturant 5 cents par sac de plastique.
Les sommes amassées servent à payer l’achat des sacs de plastique. Ce qui reste est régulièrement remis à des œuvres caritatives.
Par exemple, les supermarchés IGA ont créé le Fonds Éco IGA, en partenariat avec l’organisme le Jour de la Terre, et remettent 1 million $ par année à des projets locaux dédiés à l’environnement.
Les pharmacies, les quincailleries et des grandes surfaces ont plutôt choisi d’appliquer diverses recommandations du Code volontaire de bonnes pratiques.
Bannir les sacs de plastique?
Cette évolution relance le débat sur l’avenir des sacs de plastique. Faut-il les interdire, purement et simplement?
Marc Robitaille, président-directeur général d’Omniplast et membre de l’ACIP, est fermement opposé à la décision de la Ville de Brossard d’abolir les sacs de plastique sur son territoire à compter de l’automne 2016. On se souviendra que la Ville de Montréal y songe aussi, à compter de 2017.
«Dans les faits, les sacs de plastique ne sont pas à usage unique, mais à usage multiple», indique le porte-parole de l’ACIP dans un communiqué. «À la suite des campagnes de sensibilisation conduites depuis 2007, l’ensemble des Québécois a adopté des comportements d’utilisation des sacs de plastique si exemplaires qu’aujourd’hui, le modèle québécois de gestion des sacs sert de modèle environnemental à l’échelle mondiale.»
Pionnière de l’abolition des sacs de plastique sur son territoire en 2009, la municipalité de Deux-Montagnes a modifié son règlement en 2013 pour accepter les sacs en plastique biodégradables. La municipalité voulait éviter les impacts négatifs dans les commerces de son territoire.
« Nous avons éliminé 1,5 million de sacs de plastique en trois ans. C’est énorme pour une population de 20 000 habitants», constate le directeur général de Deux-Montagnes, Benoît Ferland.
Les sacs de plastique en chiffres
Les Québécois se procurent une moyenne de trois sacs de plastique à usage unique par semaine.
Il se consomme 500 milliards de sacs de plastique par année sur la planète.
La fabrication d’un sac ne plastique ne requiert qu’une seconde, mais il faut de 100 à 400 ans pour qu’il se biodégrade dans la nature.
Seulement 5 % du plastique utilisé dans le monde est recyclé.
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