MONTRÉAL – Le virage vert du gouvernement ne sera possible que si l’offre de transport en commun est diversifiée, efficace et séduisante, croit l’Alliance pour une économie verte au Québec.
«Il faut donner le goût du transport collectif, le rendre disponible, agréable et pourquoi pas gratuit, comme chez nous», a lancé Suzanne Roy, présidente de l’Union des municipalités du Québec, également mairesse de Sainte-Julie, lors de la présentation du rapport du Comité transition énergétique SWITCH, l’Alliance pour une économie verte au Québec.
Lundi, le Comité rendait publiques 42 recommandations afin que la province atteigne d’ici 2030 son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 37,5 %, par rapport à 1990.
Cet objectif ambitieux passera inévitablement par le transport, qui représente près de la moitié (44 %) des émissions de GES.
Réseau plus vaste
Le rapport aborde largement les besoins de développement du réseau des transports en commun, le service rapide par bus, le système léger sur rail (SLR) du pont Champlain, le prolongement du métro et des trains de banlieue. Mais on y rappelle aussi les incitatifs financiers et les innovations qui peuvent aider à la transition de la voiture vers les transports collectifs.
Ainsi, l’Alliance se positionne en faveur des péages, des véhicules et des taxis partagés et souhaite que l’achat de véhicules écoénergétiques soit davantage encouragé.
«Il y a urgence d’agir, car bien que le Québec fasse preuve de leadership, les politiques actuelles ne suffisent plus, il faut des politiques plus structurantes et plus cohérentes», a indiqué Steven Guilbeault, d’Équiterre également coprésident du Comité.
Quels moyens?
Mais ces propositions ne pourront se réaliser sans le soutien du gouvernement, a rappelé Karel Mayrand de la Fondation David Suzuki.
«En attendant une nouvelle Politique quinquennale de transport en commun, la dernière étant échue depuis 2012, il faut débloquer des fonds, plusieurs projets traînent dans les cartons».
Pierre Arcand, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, a rappelé qu’il souhaitait contribuer à une économie faible en carbone notamment via le Plan d’action en électrification des transports.
«D’ici 2020, nous entendons faire du Québec un chef de file de l’utilisation des moyens de transport propulsé par l’électricité.»
La prochaine politique de développement énergique devrait être dévoilée sous peu.
Le rapport de l’Alliance pour une économie verte au Québec est disponible via le www.allianceswitch.ca.
Sept recommandations:
– Plus de transport autour des activités tertiaires et commerciales
– De nouveaux projets de transport collectif (SRB, SLR, métro et train de banlieue)
– Financer la Route verte et des vélos en libre-service
– Développer l’offre de véhicules et de taxis partagés
– Inspecter les émissions de GES des véhicules
– Encourager l’achat de véhicules écoénergétiques
– Se doter d’une politique de transport collectif
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