Notes d'allocution de Chris Alexander, ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration du Canada, à l'Economic Club of Canada


Toronto (Ontario)
19 juin 2015

Tel que prononcé

Bonjour à tous et à toutes. Merci pour cette présentation. Je vous remercie de l’occasion que vous m’avez donnée d’être ici. C’est merveilleux d’être de retour à Toronto, ma ville d’origine, même si ma famille et certains d’entre nous qui sommes venus de la région de Durham habitent à présent dans la belle ville d’Ajax sur le lac. Avis à tous : c’est le meilleur secteur riverain de toute la région du Grand Toronto! Amateurs de vélo ou de patins à roues alignées, venez en profiter avec nous!

Je suis également ravi d’être ici avec un si grand nombre de nos amis et partenaires de l’excellence en matière de prestation de services canadiens d’immigration. C’est en équipe que nous y parvenons. Notre pays est connu dans le monde entier pour sa façon de placer les enjeux de l’immigration et de la citoyenneté au cœur de sa vie économique et de sa vie nationale en général. C’est un honneur pour moi d’être votre dernier conférencier de la saison et de parler de ces aspects qui font partie des points forts du Canada.

Certes, il existe quelques insatisfactions – les longs processus de demande, les changements dans les politiques et les règlements auxquels il faut s’adapter. Ce sont des questions complexes, et nous nous sommes jetés sur certaines d’entre elles à une vitesse folle (du moins par rapport à ce qui se fait d’ordinaire au gouvernement), afin de nous assurer que le Canada est à l’avant-garde, pour qu’au Canada, on puisse vraiment affirmer que nous sommes les meilleurs dans la mise en œuvre de ces types de programmes. Je suis ravi d’être en mesure de partager une partie de cette expérience avec vous, de recevoir vos questions et de nous préparer à un été qui, de toute évidence, aura un caractère différent pour ceux d’entre nous qui occupent des fonctions électives fédérales. Mais je sais que cette année, l’immigration, la diversité et l’intégration, ainsi que notre citoyenneté qui représente le fil conducteur de tous ces programmes, continueront d’être au cœur de nos préoccupations.

Je suis particulièrement heureux d’être à l’Economic Club of Canada. Je vous remercie pour vos activités de sensibilisation et pour tous les efforts que vous déployez afin de stimuler la conversation sur les questions économiques et nationales.

C’est à point nommé que je suis ici en tant que ministre fédéral et député, car c’est le dernier jour de la 41e législature du Parlement. La dernière élection remonte à plus de quatre ans. Cette période marque un record, dans les deux dernières décennies, de réalisations vraiment sans précédent pour le Parlement, un nombre record de projets de loi d’initiative parlementaire, un nombre record de projets de loi du gouvernement, et je suis fier de dire qu’il n’y a probablement jamais eu de législature – ou même de série de législatures depuis 2006 – pour laquelle l’immigration a été plus centrale qu’elle ne l’a été au cours des neuf dernières années à Ottawa.

Mon seul but aujourd’hui est de vous convaincre que notre gouvernement a travaillé sans relâche pour assurer que le Canada soit et demeure le pays du monde le plus engagé à attirer les compétences et les talents dont on sait qu’ils sont essentiels pour notre avenir économique, notre prospérité et même notre avenir en tant que pays. Nous faisons cela pour tout le Canada, et en particulier pour la région du Grand Toronto, de loin la plus grande zone urbaine au Canada et – comme conséquence naturelle de ce fait – la principale destination pour le plus grand nombre de nouveaux arrivants et d’immigrants qui arrivent chaque année dans notre pays.

Comme vous le savez, la région compte six millions de personnes à Toronto, Durham, PO et York, et près de huit millions si l’on englobe Halton et Hamilton, de grandes villes en croissance qui sont littéralement connectées à Toronto de façon si étroite. Et nous accueillons – seulement dans la région du Grand Toronto – au moins 77,000-114,000 immigrants par année, parfois autant que la moitié du nombre total d’immigrants reçus au Canada. Au cours des dernières années, c’est peut-être un peu moins de la moitié, mais c’est sans tenir compte de ceux qui arrivent dans d’autres parties du pays et qui migrent vers Toronto pour le travail, pour des raisons familiales, pour étudier, etc.

Mais il ne s’agit pas seulement d’une très grande ville avec des chiffres très importants en matière d’immigration. Pensons seulement au reste du monde. Il n’existe, et de loin, aucun pays dans le monde qui, comptant six ou huit millions d’habitants, accepte 100 000 ou 120 000 immigrants, les deux tiers d’entre eux des immigrants économiques. Il ne fait aucun doute à mon avis qu’il n’existe dans le monde aucune ville ou zone urbaine aussi diversifiée que la nôtre.

J’ai entendu un discours prononcé par un autre politicien conservateur, non en fait c’était dans un livre de ce politicien, Boris Johnson, le maire de Londres. Il vient d’être réélu et est retourné à la Chambre des communes. Et il dit fièrement dans son livre que Londres est la ville la plus diversifiée du monde. D’après lui, il existe 24 ou 28 groupes ethnoculturels avec plus de 10 000 membres dans la seule ville de Londres.

Eh bien, il n’a clairement pas très bien fait ses recherches. En effet, si l’on examine les statistiques de l’immigration pour le Canada et notre diversité nationale, il existe près de 90 groupes ethnoculturels à l’échelle nationale. Au moins la moitié d’entre eux aurait plus de 20 000 personnes dans le pays, et Toronto tend à compter le tiers ou la moitié de cette diversité. Donc, je pense qu’on peut dire avec certitude qu’il n’a pas fait ses recherches. Nous avons probablement 40 ou 50 groupes ethnoculturels comptant plus de 10 000 membres à Toronto. Ça correspond au double de la diversité de Londres. C’est bien au-delà de ce que Los Angeles ou New York peuvent se vanter d’avoir, même si ces villes sont incroyablement diverses, pour ne rien dire des petits centres urbains comme Miami.

Donc, en plus de bien se porter sur le plan de l’immigration, cette ville brille sur le plan économique grâce à l’immigration, plus particulièrement l’augmentation délibérée de l’immigration basée sur le recrutement. Notre histoire en est une de succès pour la migration, pour la croissance économique basée sur la migration, pour la réussite fondée sur la liberté économique et pour la liberté et la prospérité qui font notre réputation. C’est absolument unique à bien des égards, et n’oublions pas que cette histoire remonte à une époque antérieure à celle de l’immigration européenne et asiatique; elle remonte à nos ancêtres autochtones. Cet endroit était un centre de population pour la culture pickering, le nom sous lequel est connue l’une des cultures précédant la venue des Européens dans cette région. J’ai visité un site dans ma propre circonscription, à proximité de terres qui ont été expropriées pour un aéroport qui n’a jamais été construit. On y trouve 50 maisons longues, et je pense que peut-être 15 000 personnes vivaient ici à un moment donné, puis sont parties parce que la terre était épuisée. C’était une zone densément peuplée avant même l’arrivée des Européens.

Ensuite, il y a eu le commerce des fourrures, et nous faisions partie de la Nouvelle-France. Nous avons commencé à développer le négoce, d’abord transatlantique et ensuite transocéanique, qui a été si crucial pour notre succès. Ensuite, peu avant la guerre de 1812, nous étions un hameau, puis une bourgade qui a été incendiée, envahie, occupée. Vous savez, il y a 200 ans ce mois-ci, Toronto regroupait quelques centaines de personnes qui se remettaient alors de la toute récente occupation américaine.

Ces gens recevaient des informations sur la bataille de Waterloo, dans l’espoir que la guerre était finie et, en effet, elle l’était. Nous avons la chance d’être l’un des seuls pays au monde à jouir de 200 ans de paix ininterrompue à l’intérieur des mêmes frontières, sans guerre civile, sans invasion, sans révolution. C’est le genre de conditions que les immigrants cherchent généralement, et notre région est devenue une destination pour l’immigration essentiellement à partir de ce moment-là, c’est-à-dire à partir de 1815. Dans la première moitié du XIXe siècle, le Canada a reçu son premier million d’immigrants, son premier groupe d’immigrants à être si nombreux, puis est venue la Confédération; ensuite, ce fut la politique nationale des chemins de fer et la colonisation de l’Ouest, qui dépendait elle aussi des forces vitales de l’immigration.

Sir John A. Macdonald était son propre ministre de l’immigration et la première personne à hausser les niveaux d’immigration au Canada à 100 000 personnes en une seule année, ce qui était sans précédent et qui demeure encore inouï, compte tenu de la population du Canada à cette époque. Cela nous amène à la seconde moitié du XIXe siècle, avec ses deux millions d’immigrants. Ensuite, nous avons traversé une période plus difficile, avec deux guerres mondiales, moins d’immigration, moins de migration en général dans le monde, en particulier au Canada, mais beaucoup de gens sont encore passés par le Quai 21, et je suis sûr qu’il y a des personnes dans cette salle dont les origines remontent à cette source.

C’était avant la nouvelle époque bénie de l’immigration amorcée en 1960 par l’élimination des interdictions et des restrictions qui s’appliquaient en matière d’immigration de partout sur la planète par le gouvernement Diefenbaker. S’est ensuivie l’introduction du système de points d’appréciation par le gouvernement Pearson. Nous avons accueilli, entre 1960 et 2005, quelque huit millions d’immigrants provenant de toutes les régions du monde.

Cependant, l’immigration a atteint un nouvel apogée depuis 2006. Au moins 2,5 millions d’immigrants ont été accueillis au Canada en seulement neuf ans et, cette année, nous accueillerons jusqu’à 285 000 nouveaux immigrants, environ 65 % d’immigrants économiques. Ainsi, le Canada dépassera le niveau d’immigration le plus élevé de son histoire, soit de plus de 250 000 immigrants par année depuis 2006.

Mais quoi d’autre a changé? Nos niveaux de rétention. Étant donné que nous ne les mesurons pas comme nous voudrions le faire, nous n’avons pas un portait aussi clair des personnes qui quittent le Canada par rapport à celles qui y arrivent. Les données empiriques nous indiquent cependant que la situation s’améliore. Il y a un retour des cerveaux : des Canadiens reviennent au pays et moins d’immigrants quittent le pays. De toute évidence, il y a eu un effet de halo sur l’économie canadienne, notamment après le ralentissement de 2008-2009. Cet effet de halo s’explique par notre relative stabilité et par le fait que des banques comme la TD et quatre autres des plus grandes banques au pays ainsi que notre système financier ont beaucoup mieux résisté aux pressions de cette énorme crise. Ensuite, bien entendu, la qualité de vie qu’offrent nos municipalités et notre pays demeure très recherchée partout sur la planète.

Nous accueillerons donc entre 260 000 et 280 000 immigrants cette année. Comparez ces chiffres à la tendance aux États-Unis : en 2005, les Américains ont attiré 1,2 million d’immigrants; cette année, ils en accueilleront 990 000. Donc, moins de quatre fois les immigrants que nous recevons pour un pays neuf fois plus populeux que le nôtre. Le Royaume-Uni a atteint un sommet, je crois, de 450 000 migrants économiques, mais ces migrants ne sont pas tous devenus immigrants avant la crise. Aujourd’hui, le pays attire à peu près le même nombre d’immigrants que nous, mais le Royaume-Uni est un pays deux fois plus populeux que le nôtre. L’Australie, de son côté, a réduit ses niveaux d’immigration au cours des deux dernières années. Quant à l’Allemagne, elle accueille un grand nombre d’immigrants, mais moins par habitant que le Canada.

Quelle a donc été la clé de notre succès? Bien, l’opinion publique est favorable à l’immigration et, de toute évidence, il existe un motif économique que nous reconnaissons tous. Permettez-moi de passer en revue quatre des principaux volets de la réponse à cette question, en gardant en tête, évidemment, que des thèses de doctorat sont rédigées sur cette question – sur ces questions – presque chaque semaine. D’abord, c’est une question de familles. Notre pays ne recrute pas seulement des immigrants économiques, des travailleurs qualifiés ou des personnes craignant d’être persécutées et ayant besoin de la protection du Canada pour des motifs d’ordre humanitaire. Nous accueillons aussi les familles de ces personnes. Cela étant dit, nos chiffres d’immigration demeurent généralement élevés depuis 2006.

La réunification de familles a connu une certaine renaissance – 600 000 familles sont arrivées au Canada par la voie de l’immigration depuis 2006. Nous accueillerons 70 000 autres résidents permanents dans la catégorie du regroupement familial cette année seulement. En plus de ces nombres élevés de résidents permanents dans la catégorie du regroupement familial, nous avons mis en place un Plan d’action pour accélérer le regroupement familial, afin de régler un arriéré de demandes de parents et de grands-parents. Par conséquent, nous avons accueilli entre 70 000 et 75 000 parents et grands-parents en l’espace de trois ans seulement. De plus, nous proposons un super visa en vertu duquel les enfants qui parrainent leurs parents doivent payer pour l’assurance-maladie de ces derniers. Cette mesure a permis d’accueillir 50 000 parents et grands-parents de plus au cours des trois dernières années.

Et, donc, les taux de réunification des familles atteignent des sommets sans précédent et aucun autre pays sur la planète ne propose un programme à large échelle permettant aux parents et aux grands-parents de rejoindre leurs enfants immigrés. Il en résulte que notre engagement à l’égard des familles est renforcé et plus vaste que celui de l’ensemble des pays semblables au nôtre.

Cependant, en accueillant un plus grand nombre de familles, nous devons aussi veiller à l’intégrité. Pour nous tous qui travaillons en immigration, je pense que nous reconnaissons que, bien que le principe de la famille soit central, certaines familles tentent d’abuser du programme des familles de diverses façons qui peuvent s’avérer extrêmement dangereuses : les mariages de convenance – un problème très grave –, les fraudes relatives au mariage et le passage de clandestins sous prétexte de réunification de familles.

Hier, la Loi sur la tolérance zéro face aux pratiques culturelles barbares a reçu la sanction royale. Quel sera l’effet de cette loi? Elle fait en sorte que le mariage forcé au Canada soit sanctionné en vertu du Code criminel et que cette pratique ne soit pas tolérée par notre système d’immigration. Toute personne qui refuse à des jeunes le droit de choisir avec qui ils souhaitent se marier, moyennant un consentement libre et éclairé, ou quiconque participe activement et sciemment à l’organisation d’un mariage forcé, commet dorénavant un acte criminel. Cela n’arrive pas souvent dans notre système d’immigration, mais nous sommes au courant de centaines de cas. Lorsque nous extrapolons ces cas au système politique, nous sommes en mesure d’affirmer que le Canada a connu des milliers de cas du genre au cours des dernières décennies. Il va sans dire que, en cette matière, un seul cas est un cas de trop. Tout cela se déroule avec en arrière-plan des centaines de millions de femmes et de filles dans le monde qui sont forcées de se marier avant l’âge adulte. C’est une pratique à grande échelle dans pratiquement toutes les régions du monde.

Donc, oui, la famille est centrale, mais les familles doivent connaître le succès économique pour devenir prospères. Et l’immigration économique n’a jamais été aussi centrale à la logique de ce programme, de cette tradition que nous avons au Canada. Nous savons fort bien que le Canada cesserait de croître, certainement en termes démographiques et probablement dans une certaine mesure en termes de croissance du PIB, si nous cessions d’accueillir de nouveaux immigrants. C’est un moteur de croissance, et la main-d’œuvre immigrante est en demande partout au pays; dans certains secteurs généraux et spécialisés, la demande est sans contredit très forte.

Nous savons aussi que l’immigration économique est possible dans un libre marché où des perspectives de croissance existent, où les investissements dans le commerce sont en hausse. Notre immigration économique est donc liée à l’ensemble des politiques économiques que nous appliquons à l’échelle pancanadienne – maintenir les impôts à un faible niveau, former une main-d’œuvre sans égal, effectuer des investissements stratégiques pour assurer la compétitivité des secteurs qui représentent des forces du Canada et qui doivent être soutenus pour créer les emplois du futur. Nous investissons également dans un système international qui continuera de favoriser l’expansion et l’ouverture des marchés et des investissements rentables au Canada et par le Canada partout dans le monde.

C’est pour cette raison que nous devons nous tenir debout devant Vladimir Poutine. Il nuit au commerce, certainement en Russie, mais aussi dans l’ensemble de l’Europe et, en fait, dans le monde. Lorsque la modification des frontières se fait par la force, les marchés peuvent exprimer leur désapprobation et parfois s’effondrer. Dans la même veine, la menace terroriste qui plane sur l’Iraq et la Syrie, qui a déjà semé la dévastation dans ces deux pays, peut s’étendre à pratiquement toutes les régions du monde. L’aviation civile, les attaques terroristes contre des civils – voilà des problèmes qui doivent être réglés si nous voulons faire avancer notre programme économique. Comme le premier ministre se fait un plaisir d’affirmer, la prospérité est impossible en l’absence de sécurité et notre sécurité ne se limite pas à notre territoire, où nous devons veiller à notre sécurité personnelle, la sécurité de nos rues et la sécurité de tous les Canadiens. Notre sécurité doit également être assurée à l’étranger, parce que nous dépendons de ce système international.

Alors, que peut-on dire de notre immigration économique? Eh bien, nous avons hérité de plusieurs arriérés que nous avons péniblement éliminés en neuf ans. Nous devons alimenter notre immigration économique avec d’autres formes de migration temporaire. Nous avons investi ces dernières années dans une infrastructure grandement améliorée afin de délivrer des visas de visiteur plus rapidement et en plus grande quantité partout dans le monde. Particulièrement dans d’énormes marchés en croissance comme ceux de la Chine, de l’Inde, du Brésil et du Mexique. Et l’année dernière, le nombre de visas délivrés a augmenté d’environ 10 %, et un nouveau phénomène est aussi apparu, à savoir que 90 % des visas de visiteur que nous distribuons dans le monde sont des visas de dix ans pour séjours multiples, dont le tiers ont été délivrés en Chine l’année dernière.

Nous permettons donc à nos visiteurs, gens d’affaires, touristes et membres de familles, ainsi qu’à d’autres, non seulement de venir une fois et de devoir payer les droits à nouveau s’ils reviennent, mais aussi de venir plusieurs fois par année sans être obligés de retourner dans nos centres de réception des demandes de visa ou nos missions à l’étranger pendant une décennie.

Nous alimentons aussi le système d’immigration en mettant en œuvre une stratégie internationale en matière d’éducation. Notre objectif est d’attirer 450 000 étudiants étrangers au Canada d’ici 2022, comparativement à environ 150 000 il y a neuf ou dix ans. Nous nous trouverons donc à tripler ce nombre en tout juste un peu plus de 15 ans et, assurément, en moins de deux décennies, et notre progression à cet égard est très encourageante.

Nous ne connaissons pas les chiffres définitifs pour la fin de l’année dernière, mais nous avons largement dépassé les trois cent mille. Nous avons délivré ou renouvelé 212 000 permis d’études à des étudiants étrangers en 2014  et, encore une fois, la Chine affiche un score élevé : 54,300 étudiants chinois sont venus ici en 2013. En 2014, ce chiffre a atteint 62,200 en un an dans le cas d’un seul pays, tous niveaux compris (primaire et secondaire).

Et pourquoi ces données sont-elles pertinentes du point de vue de l’immigration? Parce que nos immigrants figurent de plus en plus parmi les gens ayant déjà étudié et travaillé au Canada. Parce que notre économie dépend du reste de la planète, parce que nous avons des travailleurs étrangers temporaires, parce que nous avons des gens ayant reçu des permis de travail dans le cadre de notre Programme de mobilité internationale, parce que nous avons des étudiants qui veulent rester ici et poursuivre leurs études, et, en raison de tout cela, il est normal que nous les recrutions lorsqu’ils veulent devenir des immigrants. Certaines de ces personnes sont avec nous cet après-midi, et nous avons créé le Programme des candidats des provinces, catégorie de l’expérience canadienne, qui n’existait pas avant 2008, dans ce but précis.

En ce qui concerne la réforme du Programme des travailleurs étrangers temporaires, certains d’entre vous ont peut-être des questions; les efforts que nous déployons pour donner la priorité aux Canadiens, aux immigrants et aux résidents permanents sur le marché du travail nous ont aussi amenés à cibler de nouveau l’immigration permanente. Nous ne sommes pas un pays qui souhaite avoir une sous-catégorie ou une seconde catégorie de travailleurs associés à un seul employeur pour qui un nombre très élevé d’entre eux travaillerait, qui n’auraient pas les mêmes droits que les immigrants ou les citoyens – cela n’a jamais été notre approche. De nombreux pays appliquent un tel modèle. Nos réformes nous permettront d’admettre des travailleurs étrangers temporaires seulement lorsqu’il n’y a pas de Canadiens ou d’immigrants pour accomplir le travail voulu, lequel nous serons heureux de confier à des travailleurs étrangers temporaires qui deviendront par la suite, dans la quasi-totalité des cas, des immigrants.

Évidemment, nous recrutons aussi de façon plus active des gens ayant des compétences linguistiques. Toutes les études sur l’immigration économique révèlent que les gens qui arrivent ici en ayant une connaissance intermédiaire ou avancée du français ou de l’anglais, ou des deux, s’en tirent beaucoup mieux. Et puis, il faut mentionner la plus grande réalisation liée à notre programme d’immigration économique à ce jour pour notre pays, auquel je suis très fier d’y avoir participé lorsque j’étais ministre – je parle du lancement d’Entrée express le 1er janvier. Il y a déjà de 35 000 à 40 000 candidats inscrits. Ils nous ont dit qui ils sont et quelles sont leurs compétences linguistiques, et nous savons qui sont les plus jeunes d’entre eux; tous ceux qui sont moins âgés que moi obtiennent des points supplémentaires… À mon âge, en fait, il n’y en a plus! Ils nous parlent aussi de leurs études, de leurs expériences de travail. Ils sont classés à l’aide d’un système de points que nous avons toujours utilisé depuis 50 ans, et les meilleurs reçoivent ensuite une invitation.

Jusqu’à maintenant, plus de 11 000 personnes ont été invitées. Nombre d’entre elles ont une expérience scolaire au Canada.Ces personnes sont plus jeunes que par le passé, pour des raisons évidentes. Leur niveau d’études, leurs compétences et leurs expériences de travail sont phénoménaux, vraiment sans précédent dans l’histoire de l’immigration canadienne. Ces gens viennent en outre de partout dans le monde. Pourquoi les choses vont-elles aussi bien? Le candidat doit établir un profil en ligne s’il veut enclencher le processus. Nous procédons par recrutement. Nous retenons les candidats qui dépassent les autres ou à qui un employeur a offert du travail après les avoir sélectionnés, et les employeurs jouent donc un rôle dans le processus. Par l’entremise du Guichet emplois, on a accès au bassin de candidats, on peut voir qui viendra ici dans le cadre du programme Entrée express et offrir un emploi à des candidats le plus rapidement possible, avant même, dans plusieurs cas, qu’ils obtiennent le droit d’établissement en tant que nouveaux immigrants.

Par conséquent, la donne a beaucoup changé pour les employeurs de l’ensemble du Grand Toronto et du reste du Canada. Et il y a un message très important que tout le monde ne semble pas avoir bien reçu : si vous ne pouvez trouver un Canadien pour occuper un emploi dans une catégorie spécialisée, professionnelle ou de gestion, que vous avez annoncé le poste et qu’aucun Canadien n’est disponible, vous pouvez vous adresser à nous, pas à mon ministère, mais à Emploi et Développement social Canada, le ministère de Pierre Poilievre, et faire une demande d’étude d’impact sur le marché du travail. Oui, c’est un long processus, mais vous pouvez obtenir cette étude gratuitement et recruter ensuite quelqu’un par l’entremise d’Entrée express, ce qui permettra à cette personne de venir ici à titre d’immigrant.

Nous souhaitons que le plus grand nombre possible d’immigrants arrivent avec une offre d’emploi en mains – particulièrement lorsqu’aucun Canadien n’est disponible – et nous voulons, si cela est possible, qu’ils deviennent des immigrants permanents et qu’ils ne soient pas seulement des travailleurs étrangers temporaires. Cela est mieux pour eux et aussi pour leurs employeurs; bref, c’est mieux pour tout le monde.

Permettez-moi de vous citer quelques cas. J’ai rencontré Emma Hughes à la gare Union il y a quelques semaines. Elle est une candidate d’Irlande qui a été sélectionnée dans le cadre du programme fédéral destiné aux travailleurs qualifiés. Elle travaille maintenant comme scientifique novice en recherche et développement pour EcoSynthetix à Burlington. Elle est chimiste, très talentueuse et aurait pu aller dans cinq ou six autres pays, mais elle venue au Canada parce qu’elle pouvait y obtenir la résidence permanente et parce que nous avons traité sa demande en quelques semaines – et non en quelques mois.

Frank Zhao et Anita Zheng font aussi partie des premiers résidents permanents du programme Entrée express. Ces deux personnes ont fait une demande dans la catégorie de l’expérience canadienne. Frank est venu au Canada de la Chine comme étudiant étranger en 2003, a obtenu un diplôme du Mohawk College en comptabilité d’entreprise en 2010, et travaille aujourd’hui comme aide-comptable agréé à Wing on New Group Canada, à Markham. Anita a aussi obtenu un diplôme au Canada, au Humber College, en gestion de la chaîne d’approvisionnement. Aujourd’hui, elle travaille comme logisticienne-répartitrice à DMA Logistics, à Mississauga. Les deux étaient étudiants en Chine, ce qui prouve qu’il s’agit toujours de l’une des principales voies pour les immigrants économiques.

Le programme Entrée express fonctionne bien à Vancouver également. C’est aussi le cas ailleurs, mais j’ai rencontré à Vancouver certains des candidats qui ont le mieux réussi, notamment Thanikachalam Ananthakrishnan, de Chennai, en Inde, et Zoe Cremin, d’Irlande. Thanika a été accepté dans le cadre du Programme des travailleurs qualifiés (fédéral) et est maintenant ingénieur en logiciel dans une entreprise de confection de vêtements. Il s’occupe du logiciel d’Indochino, un commerce de détail en ligne parmi les plus florissants au Canada. L’entreprise a débuté en ligne et ouvre maintenant des boutiques. Elle est établie en Amérique du Nord et en Asie. Elle n’aurait pas pu en arriver là sans les compétences en génie logiciel de ce nouvel immigrant qui a aussi travaillé pour Amazon. Sa demande de visa a été traitée en quelques semaines – comparativement à quelques années dans le passé. Quant à mademoiselle Cremin, elle est ingénieure en logiciel à Sycle.net Technologies, une entreprise de gestion de logiciels établie à Vancouver.

Outre le programme Entrée express, nous avons un programme de visa pour démarrage d’entreprise, le seul programme de ce genre dans le monde. Les deux premiers visas de démarrage d’entreprise ont été attribués en juillet 2014. Depuis, 14 demandes ont été retenues, de Fredericton à Vancouver, mais le nombre le plus important est à Toronto. Il s’agit d’une occasion unique de faire affaire avec un groupe d’investisseurs providentiel, un fonds de capital de risque ou un incubateur d’entreprises, et d’obtenir ainsi la résidence permanente au Canada, qu’il y ait ou non un investissement.

Nous offrons aussi un Programme de capital de risque pour les immigrants investisseurs. En résumé, nous essayons de renouveler nos programmes d’immigration et, en coopération avec nos partenaires provinciaux et territoriaux, nous voulons nous assurer d’offrir non seulement un programme d’immigration à grande échelle ou un programme d’immigration économique qui répond aux besoins des employeurs, mais nous souhaitons, grâce au système d’immigration, attirer des personnes talentueuses pour que les entreprises, les industries et les secteurs d’activités de demain tirent profit de leurs idées. Nous voulons faciliter les démarches pour les gens d’avant-garde qui contribueront à la venue de nouvelles industries au Canada. Nous savons qu’un système d’immigration souple et rapide est un atout. Les commentaires reçus en réaction à nos améliorations – que ce soit bien entendu de la part des spécialistes en capital de risque, mais aussi de nos grands manufacturiers et de nos entreprises de haute technologie – se sont avérés très enthousiastes.

Des entreprises comme Microsoft, Facebook, Google et d’autres, des entreprises européennes ou asiatiques, cherchent à ouvrir des centres d’activité ou de formation au Canada, en partie parce qu’ils savent qu’ils pourront y amener leurs gens grâce à nos programmes modernes, récemment renouvelés – ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays.

Tout cela ne nous empêche pas de nous montrer incroyablement généreux à l’égard des réfugiés. Je ne sais pas si mon amie Chantal Delage a eu l’occasion de lire le rapport du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés publié hier, mais il contient de bonnes nouvelles pour le Canada. Nous continuons d’avoir un système d’octroi de l’asile solide, axé sur les pays où il existe de réelles persécutions. Nous n’acceptons plus un grand nombre de demandeurs d’asile en provenance de l’Union européenne, du Mexique ou d’autres pays sécuritaires, mais nous demeurons en tête des efforts internationaux pour la réinstallation des réfugiés qui ont davantage besoin de notre protection.

Il y a aujourd’hui dans le monde 60 millions de réfugiés, de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, de chercheurs d’asile, d’apatrides. C’est beaucoup plus que jamais auparavant, et ce, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’an dernier, les États-Unis ont réinstallé plus de 70 000 réfugiés. Bravo! Ils occupent toujours le premier rang, mais le Canada occupe le deuxième avec 12 300 réfugiés, et le nombre par habitant est supérieur au Canada qu’aux États-Unis. C’est environ 1 000 personnes de plus qu’en Australie, qui se classe au troisième rang, et environ 10 000 de plus que tout autre pays. La Suède est au quatrième rang avec environ 2 000 réfugiés réinstallés.

De fait, il n’y a pas suffisamment de pays prêts à aider ceux qui ont de grands besoins médicaux, qui craignent pour leur vie, qui vivent dans des camps de réfugiés au Liban, en Jordanie, en Turquie. Malheureusement, nous ne pouvons pas tous les accueillir. Le monde doit agir, car la réinstallation est une des solutions, et je suis fier de notre engagement visant à réinstaller 40 000 réfugiés iraquiens et syriens au cours des prochaines années. C’est une mesure sans précédent dans le monde actuel.

Mais pourquoi tout ce travail? Parce que les immigrants ne sont pas juste invités au Canada par une population accueillante, qu’ils ne sont pas juste des membres rapidement estimés dans les communautés à Toronto ou ailleurs au pays, qu’ils ne sont pas simplement des entrepreneurs qui travaillent d’arrache-pied ou des travailleurs qualifiés, qu’ils ne font pas seulement partie de la main-d’œuvre active vraiment talentueuse dans tous les secteurs d’activité au pays – ils sont appelés à devenir des citoyens de notre pays. De fait, il n’y a aucun autre pays dans le monde où plus de 85 % des immigrants deviennent des citoyens.

Ce n’est pas facile, il faut réussir un examen de connaissances et un test linguistique, il faut respecter des exigences en ce qui a trait à la résidence. Nous voulons que les gens se sentent liés au Canada, qu’ils adoptent nos lois et nos institutions, même s’ils veulent les changer par des moyens démocratiques. C’est un accomplissement remarquable. Une donnée statistique tirée du rapport d’hier du Haut Commissariat résume bien ce que représente vraiment le système d’immigration du Canada pour les réfugiés. De tous les réfugiés autour du monde qui sont devenus l’an dernier, en 2014, des citoyens de leur pays d’accueil, c’est-à-dire du pays qui les a accueillis et qui leur a donné l’asile – il s’agit de 27 pays – au Canada, 88 % d’entre eux sont devenus des citoyens.

Aucun autre pays n’est aussi généreux que nous. C’est le reflet de ce que nous sommes, et je sais que cela est dû à la mobilisation de beaucoup d’entre vous dans cette salle et de 35 millions d’entre nous partout au pays. Je vous en remercie. Je suis prêt à répondre à vos questions.



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