Zika transmis par voie sexuelle: quelles conséquences?


PARIS – Un cas de transmission par voie sexuelle du virus Zika, dont on pensait qu’il était essentiellement propagé par les moustiques, vient d’être rapporté au Texas. Quel peut être l’impact sur la propagation de l’épidémie? Quelles sont les mesures à prendre?

Si la transmission par voie sexuelle se confirme, peut-elle contribuer à l’extension de Zika?

La communauté scientifique estime à l’unisson que l’impact devrait être marginal, le principal vecteur du virus restant le moustique. Elle juge la transmission intra-humaine «rare».

«Bien que cette annonce suggère que le virus peut se transmettre par voie sexuelle, cela ne change rien au fait que Zika se propage dans les Amériques, essentiellement par le biais de piqûres de moustiques», commente Jonathan Ball, professeur en virologie moléculaire à l’université britannique de Nottingham.

«Le mode de transmission de Zika est essentiellement, pour ne pas dire quasi exclusivement, via un moustique. Ce n’est pas à nos yeux un facteur de transmission important en terme de santé publique», confirme le professeur Jean-François Delfraissy, directeur de l’Institut immunologie, inflammation, infectiologie et microbiologie à l’institut français Inserm.

«Ce mode de transmission semble suffisamment rare pour avoir un faible impact sur la propagation de l’épidémie», note aussi Matthew Baylis, professeur à l’université britannique de Liverpool.

«Ce n’est pas le VIH», renchérit le virologue français Bruno Lima. «On a du mal à imaginer qu’un individu qui présenterait un risque de transmission sexuelle installe une épidémie de Zika dans un pays où il n’y a pas de moustique» porteur du virus.

Y-a-t-il eu des précédents de transmission par voie sexuelle?

«En 2008, un scientifique américain en voyage au Sénégal avait été infecté par Zika. Il aurait contaminé sa femme lors d’un rapport sexuel à son retour à la maison», explique le docteur Ed Wright, de l’université britannique de Westminster.

Un second cas a été rapporté en 2015 «avec une mise en évidence de Zika dans le sperme d’un patient de Polynésie où l’épidémie a sévi fin 2013/début 2014», ajoute le Pr Delfraissy.

Quelles mesures faut-il prendre?

«En dehors de la femme enceinte, Zika n’est pas grave», observe le Pr Delfraissy. «Le coeur de notre action est la femme enceinte. Il faut à tout prix la protéger par toutes les mesures de précaution et de prévention possibles», dit-il. Car Zika est fortement soupçonné de causer des microcéphalies chez les foetus, de graves malformations crâniennes.

Comme ses confrères, M. Delfraissy souligne qu’il faut recommander l’utilisation du préservatif lors de rapports sexuels chez les femmes enceintes dans les pays touchés.

«Il faut s’assurer que tous les hommes des pays touchés (par l’épidémie) et les voyageurs de sexe masculins revenant de ces mêmes pays utilisent des préservatifs, en particulier, s’ils présentent des maux susceptibles d’être associés à Zika tels que fièvre, maux de tête, douleurs musculaires, arthrite, éruption cutanée ou conjonctivite», renchérit Nathalie MacDermott de l’Imperial College London.

Cela pose-t-il de nouvelles questions à la communauté scientifique?

«Dans la mesure où d’autres cas de transmission par voie sexuelle ont été établis il y a quelques années, ce nouveau cas souligne la nécessité de recherches sur la présence de Zika dans le sperme et la durée de cette présence après l’infection», commente le docteur MacDermott.

«Si nous considérons que nous avons potentiellement plus d’un million de cas de Zika causés par une transmission via les moustiques contre quelques cas de transmission sexuelle, les risques supplémentaires semblent faibles. Mais c’est précisément cette question que les chercheurs doivent trancher», ajoute le Dr Wright.

«Quel est le degré du risque de transmission par voie sexuelle? La majorité des cas des infections étant asymptomatiques, y a-t-il un risque de transmission par des personnes n’ayant pas de symptôme? Toutes ces questions soulignent notre ignorance du virus et le besoin urgent d’une réponse et d’une recherche coordonnée», estime Peter Horby, de l’université britannique d’Oxford.



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