VANCOUVER – Une femme de Vancouver qui devait se prévaloir de l’aide médicale à mourir ce lundi ne peut plus y avoir droit car sa mort n’est pas «raisonnablement prévisible».

Debbie, qui souhaite taire son nom de famille, avait pourtant été avisée le mois dernier qu’elle remplissait toute les conditions nécessaires pour mettre fin à ses jours, selon Global News. Le problème, c’est qu’elle a pris rendez-vous avant que le projet de loi C-14 soit adopté le 17 juin.

Elle a donc appris vendredi dernier que ses médecins ne veulent plus lui offrir l’aide médicale à mourir de peur d’être poursuivis. Bien que Debbie souffre d’une condition dégénérative de la moelle épinière, sa mort n’est pas «raisonnablement prévisible» comme l’exige le projet de loi adopté par le gouvernement canadien.

«(Des avocats) m’ont dit que ce cas était trop risqué, que moi et mon collègue nous exposions à des poursuites pénales si nous allions de l’avant avec elle, a expliqué la docteure Ellen Wiebe au réseau Global News. C’est terrible de faire ça à quelqu’un. Je crois sincèrement qu’elle a droit à l’aide médicale à mourir.»

Debbie avait d’abord eu le feu vert des médecins puisque la Cour suprême permettait depuis février aux patients qui n’étaient pas en phase terminale de mettre fin à leur jour, en attendant que le gouvernement fédéral adopte sa loi sur l’aide médicale à mourir.

Le projet de loi C-14 a finalement été adopté avec comme critère la «mort raisonnablement prévisible» du patient, suscitant plusieurs critiques autant dans le monde politique que médical.

«Les 20 dernières années ont été un enfer pour moi. C’est pourquoi je parle, voilà notre chance d’être entendu», a affirmé Debbie au réseau Global News. Elle compte continuer de vivre tout en dénonçant la loi adoptée par le gouvernement Trudeau.