QUÉBEC – La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) et le Conseil du patronat du Québec (CPQ) ont indiqué mercredi, devant la Commission de l’économie et du travail, qu’elles appuient les grands objectifs du gouvernement libéral, qui entend modifier le programme d’aide sociale du Québec.
Selon la FCEI, le projet de loi 70, «Loi visant à permettre une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ainsi qu’à favoriser l’intégration en emploi», pourrait permettre de combler en partie la pénurie de travailleurs, d’autant plus que plus de 66 000 postes sont à pourvoir en ce moment au sein des PME québécoises.
«On entend encore souvent dire que parce qu’il y a des personnes en chômage et disponibles à l’emploi, il n’y aurait pas de pénurie de main-d’œuvre au Québec, mais c’est faux. En fait, il y a des pénuries de main-d’œuvre dans certains secteurs d’activité et dans certaines régions dans lesquels les entreprises peinent à pourvoir les postes dont ils ont besoin pour opérer. Par ailleurs, il faut aussi déboulonner le mythe que ce qu’il manque au Québec, c’est uniquement des travailleurs qualifiés. Nos PME ont aussi grand besoin de main-d’œuvre non qualifiée», a dit Martine Hébert, la vice-présidente principale et porte-parole nationale de la FCEI.
Selon la FCEI, trois PME sur quatre comptent embaucher des travailleurs cette année.
La FCEI appuie par ailleurs la mise en place du programme Objectif emploi. «C’est clair que le Québec a besoin de tous ses travailleurs. En ce sens, on peut voir d’un bon œil le fait que, si un jeune arrive à l’aide sociale, on va non seulement lui donner un chèque, mais on va aussi lui offrir du soutien et de l’accompagnement pour l’aider à se trouver un emploi. Il me semble que c’est là une stratégie gagnante pour tout le monde», a ajouté Martine Hébert.
De son côté, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) voit d’un bon œil que le projet de loi 70, porté par le ministre du Travail Sam Hamad, souhaite engager plusieurs ministères pour permettre au plus grand nombre de gens d’intégrer le marché du travail.
«Le CPQ souscrit aux grands objectifs du projet de loi et à la volonté de faire de l’adéquation formation-emploi un enjeu prioritaire. D’ailleurs, un élément particulièrement intéressant est la reddition de comptes qui vise à ce que les divers ministères soient directement impliqués, afin que leurs politiques tiennent compte des besoins du marché du travail», a indiqué Yves-Thomas Dorval, le président-directeur général du CPQ.
Le CPQ croit qu’il faut «conserver l’accent sur la formation de la main-d’œuvre dans un lien d’emploi» alors que le Québec accuse un retard sur les autres provinces en matière de formation malgré la Loi sur le développement des compétences (loi du 1 %).
Quant à l’idée de regrouper Emploi-Québec avec Services Québec, le CPQ n’est pas contre dans la mesure où cela engendre des gains d’efficience et d’efficacité, et que les budgets dévolus à la formation, notamment les sommes provenant d’Ottawa, demeurent dédiés à cette fin.
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