QUÉBEC – Québec a annoncé mardi une hausse de 20 cents du salaire minimum, qui sera porté à 10,75 $ à compter du 1er mai, journée de la fête des Travailleurs.

Le ministre du Travail, Sam Hamad, estime que près de 260 000 personnes seront touchées par cette augmentation.

Pour les employés à pourboires, le taux du salaire minimum passera de 9,05 $ à 9,20 $ l’heure.
Le Conseil du patronat du Québec a salué cette hausse, qui, selon lui, protégera le pouvoir d’achat des travailleurs à faible revenu tout en respectant la capacité de payer des employeurs.

«L’augmentation du salaire minimum prévue pour cette année sera supérieure au niveau de l’inflation (+1,5 %)», a souligné Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du Conseil du patronat.

Le son de cloche est bien différent à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. Martine Hébert, vice-présidente principale, considère que ce type d’annonce peut entraîner une pression chez les autres travailleurs, qui gagnent plus que le salaire minimum, et qui s’estiment en droit, en quelque sorte, d’espérer eux aussi un traitement à la hausse.

«Les travailleurs payés au salaire minimum sont généralement ceux qui ont le moins d’expérience ou d’ancienneté dans l’entreprise. Ainsi, si leur salaire augmente de 1,9 %, les travailleurs plus expérimentés ou plus qualifiés vont s’attendre à obtenir une hausse bien supérieure.

Malheureusement, les PME n’ont souvent pas les moyens d’octroyer de telles augmentations», a mentionné Mme Hébert.

Elle souligne au passage que l’État pourrait adopter une mesure sans effet sur les entreprises en haussant le seuil d’exemption personnelle de base pour les personnes à faible revenu, ce qui aurait aussi pour effet de laisser plus d’argent dans les poches des contribuables.