Le naturopathe sherbrookois Arnaud DeSorgher a plaidé coupable ce mercredi à des accusations de pratique illégale de la médecine pour avoir posé un diagnostic, d’exercice illégal de la chiropractie pour avoir fait des manipulations articulaires et, enfin, d’avoir effectué des manipulations vertébrales et articulaires alors qu’il n’avait les attestations requises en physiothérapie.
Ce dernier devra acquitter au cours de la prochaine année une amende de 15 000 $ à la suite d’une suggestion commune des avocats au dossier.
En 2015, un coroner avait soulevé de sérieuses questions sur le travail du naturopathe à la suite du décès en novembre 2014 de l’une de ses patientes.
Angèle Langlois, 61 ans, était décédée quelques heures après avoir consulté Arnaud DeSorgher. Le coroner avait établi un lien entre les manipulations et la rupture d’anévrisme qui avait entraîné la mort de la dame.
Le procureur aux poursuites pénales, Me Stéphane Gauthier, a cependant émis un doute sur cette conclusion. «Les expertes des trois ordres professionnels émettent de grandes réserves sur la cause du décès», a-t-il déclaré au tribunal. Une enquête publique du coroner aura lieu les 20 et 21 octobre prochains afin de déterminer les circonstances entourant le décès d’Angèle Langlois.
Manipulations dangereuses
D’origine belge, Arnaud DeSorgher a reconnu que les manipulations exercées pouvaient être dangereuses, en ajoutant toutefois qu’il avait obtenu en Europe les qualifications nécessaires pour poser de tels gestes.
À sa sortie du tribunal, il n’a pas caché son amertume. «J’aurais aimé que les ordres professionnels du Québec passent plus de temps à informer les immigrants plutôt qu’à les empêcher de travailler, a-t-il dit. Ce n’est pas parce que je ne suis pas reconnu ici que je suis incompétent.»
L’enquêteur pour le Collège des médecins, Jean-Louis Granger, a répliqué: «S’il n’y a pas d’ordre, il n’y a pas de suivi. L’objectif principal est qu’il cesse de pratiquer la médecine et que la protection du public soit assurée».
Le conjoint de la défunte, Wilfrid Gilbert, s’est dit soulagé que le naturopathe ait enregistré un plaidoyer de culpabilité. «Mon objectif est que cela ne se reproduise plus. Trois ordres professionnels se sont mis ensemble pour faire respecter les règles de pratique, alors chapeau. Je vais maintenant passer à une autre étape de mon deuil», a-t-il indiqué.
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