OTTAWA – Air Canada a officiellement obtenu ce qu’elle souhaitait: l’assouplissement de ses obligations en matière d’entretien de sa flotte.
Le Sénat a adopté, mercredi, le projet de loi C-10, qui allège les conditions imposées à Air Canada depuis sa privatisation en 1988.
À l’époque, le gouvernement fédéral a inscrit dans la Loi sur la participation publique au capital d’Air Canada, l’obligation pour le transporteur de faire l’entretien de ses avions au Québec, en Ontario et au Manitoba.
Le projet de loi C-10 fait en grande partie disparaitre cette exigence. Concrètement, le texte de la loi stipule qu’Air Canada peut «modifier le type ou le volume d’une ou de plusieurs de ces activités dans chacune de ces provinces ainsi que le niveau d’emploi rattaché à ces activités».
Sur un pied d’égalité
La haute direction d’Air Canada a toujours soutenu que C-10 placerait le transporteur sur un pied d’égalité avec ses concurrents.
«Aucune autre compagnie aérienne n’est soumise à des règles en matière d’entretien», avait affirmé le grand patron de l’entreprise, Calin Rovinescu, en mai dernier.
Cette semaine, des dirigeants d’Air Canada ont irrité certains sénateurs, lorsqu’ils ont menacé d’annuler l’entente avec Bombardier pour l’achat d’avions de la CSeries si le projet de loi fédéral qui assouplit ses obligations n’était pas adopté tel quel.
En retour de cet engagement, le gouvernement du Québec a laissé tomber sa poursuite contre Air Canada qui avait cessé en 2012 ses activités d’entretien à Montréal au sein de l’entreprise Aveos.
Emplois
Cette décision d’Air Canada avait provoqué la mise à pied et la colère de plus de 1800 travailleurs.
Le transporteur prétend que le centre d’excellence qui serait construit à Montréal pour entretenir les 45 avions Bombardier créerait quelque 1000 emplois.
Pour sa part, l’Association internationale des Machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA) a exprimé dans un communiqué publié mercredi soir sa déception concernant l’adoption de C-10.
«Nous nous sommes battus au nom de la protection et la promotion de bons emplois pour nos membres qui travaillent dans l’entretien d’aéronefs et les citoyens canadiens. Au final, nos législateurs auront choisi les intérêts d’une multinationale et de ses actionnaires au détriment des intérêts des travailleurs et de l’industrie aérospatiale au pays», a déclaré le coordonnateur québécois de l’AIMTA David Chartrand.
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