Au tournant des années 2000, le pôle Nord magnétique a cessé de se diriger vers le Canada pour faire un virage à 90 degrés vers l’est, en direction de l’Europe de l’Ouest. Un phénomène qui serait lié aux changements climatiques, rapporte une étude publiée par Science Advances.

Selon des observations menées par des scientifiques du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA, le changement de la direction du déplacement du pôle Nord est attribuable à la fonte des glaces au Groenland et dans l’Atlantique Ouest. Des variations dans la quantité d’eau présente sur les terres immergées auraient également contribué au phénomène.

Étant donné que la Terre n’est pas parfaitement ronde, l’axe du champ magnétique terrestre a toujours tendance à osciller. «Si vous enlevez un gros morceau de matière à un point donné, vous brisez la symétrie et l’axe se met à bouger», a expliqué Surendra Adhikari, du JPL, à Gizmodo.

Le champ magnétique ne se déplace pas en ligne droite, mais plutôt en faisant de petits aller-retour sur lui-même. Une réalité qui s’expliquerait par la quantité d’eau présente sur la surface terrestre, qui varie en fonction des sécheresses, des périodes d’inondations et du pompage souterrain. «C’est la première fois que nous présentons un mécanisme physique plausible pour expliquer ça», s’est enthousiasmé M. Adhikari.

Tout au long du 20e siècle, le nord magnétique s’est dirigé vers la baie d’Hudson à une vitesse moyenne de sept centimètres par année. La fonte du glacier des Laurentides, qui recouvrait une bonne part de l’Amérique du Nord lors de la dernière période glaciaire il y a 12 000 ans, aurait amorcé le phénomène, croient les scientifiques.

En plus de se tourner vers l’Europe, le nord magnétique a aussi doublé sa vitesse de déplacement.

Pour les scientifiques du JPL, ces observations sont une preuve supplémentaire de la capacité de l’homme à influencer son environnement.