Pour la première fois, le bisphénol A, ce produit chimique présent dans de nombreux emballages plastiques, boîtes de conserve, reçus de caisse est pointé du doigt par uen étude américaine comme un facteur de risque d’obésité chez les enfants dont les mères ont été en contact avec la substance pendant leur grossesse.
De précédentes études ont montré que le bisphénol A entraînait des pathologies comme l’asthme, l’anxiété, la dépression, une puberté précoce chez les filles, le diabète, l’obésité et les maladies cardiaques chez les adultes.
Cette nouvelle étude américaine, menée dans la ville de New York, cible 369 enfants qui ont été exposés in utero à la substance. 94 % de leurs mères montraient la présence de bisphénol A dans leurs urines, au troisième trimestre de grossesse.
Des échantillons d’urine des enfants ont également été analysés à l’âge de 3 ans, puis 5 ans. Ils ont été pesés et mesurés. À l’âge de 7 ans, leur masse grasse a été calculée ainsi que leur tour de taille. Le but étant de ne pas se focaliser strictement sur l’indice de masse corporelle (rapport taille/poids), mais sur la densité de masse graisseuse, appelée masse adipeuse.
Tout en tenant compte des critères socio-économiques et des facteurs environnementaux des familles, les chercheurs ont constaté que plus l’exposition prénatale au bisphénol A était élevée plus les concentrations de masse graisseuse chez les enfants étaient importantes, particulièrement chez les filles. En revanche, aucun lien n’a été établi chez les enfants exposés durant l’enfance. Autrement dit, l’action néfaste du bisphénol A ciblerait fortement la période prénatale.
D’après ces conclusions, le bisphénol A, connu pour être un perturbateur endocrinien qui dérègle le système hormonal, favoriserait le développement précoce des cellules graisseuses en modifiant le métabolisme du bébé.
En Europe, l’agence de sécurité alimentaire (EFSA) a annoncé en avril dernier qu’elle allait réexaminer les effets du bisphénol A sur le système immunitaire, pour tenir compte d’études récentes pointant les risques de cette substance chimique pour les foetus et les enfants.
En France, malgré l’interdiction dans tous les contenants alimentaires commercialisés depuis janvier 2015, le bisphénol A continue de laisser des traces dans les supermarchés, selon de récents tests réalisés par l’Association santé environnement France. En revanche, les biberons en plastiques respectent la loi de 2013 interdisant la présence du produit chimique dans tous les contenants alimentaires pour les bébés de 0 à 3 ans.
Pour éviter le contact avec la substance, les chercheurs préconisent d’éviter les contenants en plastique portant les chiffres 3 et 7, de remplacer les conserves par des produits surgelés ou frais et, si possible, de choisir les bocaux en verre, porcelaine, ou acier inoxydable, particulièrement pour la nourriture chaude et des liquides.
Ces travaux ont été publiés aujourd’hui dans la revue Environmental Health Perspectives.
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