La Marine américaine croit dans son canon électrique


La Marine américaine continue d’avancer dans le développement de son canon électrique, même si cette arme révolutionnaire n’a pas encore démontré sa viabilité technique et économique.

Au lieu d’utiliser la poudre pour propulser sa munition, le canon électrique utilise la force d’un champ magnétique créé par un courant électrique très puissant.

Le projectile à haute vélocité acquiert en quelques instants une vitesse extraordinaire, en glissant sur des rails d’alliage de cuivre à l’intérieur du canon.

Pourvu de quatre petits ailerons à l’arrière, il peut être guidé en vol vers un objet cible, comme un navire, un drone ou un missile.

Son pouvoir destructeur est causé par sa simple vitesse, et non par une charge explosive.

Les scientifiques estiment qu’un projectile de canon électrique pourrait aller jusqu’à Mach 7,5 (9 100 kilomètres/heure), soit plus de sept fois la vitesse du son et couvrir une distance d’à peu près 160 kilomètres.

«Le canon électrique est révolutionnaire par sa capacité à accélérer le projectile», explique à l’AFP Tom Boucher, le responsable du projet au sein de l’organisme de recherche de la Marine américaine (ONR).

En guise de démonstration, il montre six plaques d’acier déchiquetées par une seule munition lors d’un tir d’essai.

«Les armes à feu ont évolué jusqu’au maximum de leur potentiel. Mais les armes électriques ne font que commencer», a-t-il indiqué.

Le canon électrique est déjà depuis longtemps un projet phare de l’ONR, ainsi que d’autres armements révolutionnaires comme le canon laser.

Mais cette arme qui a déjà coûté près de 500 millions de dollars au contribuable américain pourrait être victime d’un développement inattendu…

La preuve par les faits

Les scientifiques se sont en effet rendus compte que les canons traditionnels des bateaux de guerre américains pouvaient tirer les projectiles à très grande vitesse développés pour le canon électrique.

«Il se trouve que des canons à poudre tirant le même projectile à haute vélocité permettent d’offrir presque autant que le canon électrique, et qu’en plus on peut y arriver beaucoup plus rapidement», expliquait récemment Bob Work, le secrétaire adjoint américain à la Défense.

Chaque projectile à très grande vitesse coûte environ 50 000 dollars – beaucoup plus cher qu’une munition conventionnelle, mais beaucoup, beaucoup moins qu’un missile Tomahawk, qui coûte près d’un million de dollars pièce.

Le canon électrique reste par ailleurs handicapé par la grande quantité d’énergie qui lui est nécessaire. Il faut lui fournir une puissance de 25 MW pour qu’il fonctionne. Beaucoup trop pour la plupart des bateaux actuels, qui n’ont pas la place pour produire une telle énergie.

Mais les chercheurs estiment qu’ils pourront rendre plus compactes les installations de production d’électricité.

Et la Marine espère réussir à installer un canon électrique sur le USS Zumwalt, le bateau de guerre furtif futuriste dont elle vient de prendre livraison et qui produit assez d’électricité pour alimenter l’engin.

Le canon électrique a aussi subi des déboires techniques pendant son développement. Les forces énormes générées au moment de l’éjection du projectile ont provoqué des phénomènes d’usure des premiers prototypes, les amenant à l’échec après quelques tirs.

Les scientifiques travaillent aujourd’hui à des solutions qui permettront de tirer des milliers de projectiles.

Tom Boucher pense que le canon électrique finira par être opérationnel et déployé, probablement d’ici dix ans.

«Nous allons y arriver. Nous progressons et nous le prouverons par les faits», a-t-il indiqué.

La Marine n’est pas la seule à songer au canon électrique. L’armée de terre américaine envisage de mettre un jour ce genre d’arme sur ses chars, même si pour l’instant les problèmes d’alimentation électrique l’en empêchent.

Le chef de l’état-major de l’armée de terre Mark Milley a indiqué cette semaine qu’il ne faudrait pas attendre si longtemps avant que le canon électrique et le canon laser ne soient déployés dans son armée.

«Nous étudions toutes ces technologies», a-t-il dit. «Et mon opinion de professionnel est que nous sommes à la veille d’un changement fondamental dans la guerre terrestre.»



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