D’abord, clarifions un point: je crois que nous devrions modifier l’appellation «émergents» pour qualifier les marchés du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine. Il serait plus approprié de parler maintenant de marchés «émergés».
Pourquoi ajouter des parts des pays en croissance dans ses REER et CELI? Parce que la balance du pouvoir économique glisse de jour en jour hors des États-Unis et de l’Europe. À ce sujet, les dernières années ont été riches en leçons d’humilité:
- Le plus haut gratte-ciel du monde est à Dubaï, aux Émirats arabes unis
- L’homme le plus riche du monde, Carlos Slim, est Mexicain (en alternance avec Bill Gates)
- La plus grosse raffinerie au monde est en Inde
- Le plus gros avion est produit en Russie et en Ukraine
- La Mecque des casinos est maintenant à Macao, en Chine
- On produit maintenant davantage de films à «Bollywood», en Inde, qu’à Hollywood
- Les plus grandes usines sont toutes en Chine
Alors qu’au Canada, l’âge moyen dépasse 40 ans, il est de 26 ans en Inde. La classe moyenne émerge au même rythme que l’économie. D’ici 5 ans, le PIB mondial aura radicalement changé: 61 % de la richesse proviendra des marchés émergents contre 15 % pour les États-Unis.
Mais, ces nouvelles ne sont pas nécessairement négatives pour le Canada. À mesure que la consommation augmentera dans ces marchés, la demande pour nos métaux reprendra. L’aluminium, le cuivre, le nickel et le fer retrouveront de beaux jours.
De nombreux défis
En observant l’accroissement de la consommation énergétique, on comprend que les défis seront nombreux. Depuis 1971, la demande en énergie s’est accrue de 218 % en Chine. Au même moment, elle a pris 25 % au Canada et… 1 % aux États-Unis. Considérant que nous vivons une pause pendant la grande poussée de croissance des deux dernières décennies, il y a des aubaines par milliers. Ça ne durera pas éternellement.
Ernst & Young estime que d’ici 2030, les deux-tiers des citoyens composants la classe moyenne (gagnants entre 10 $ et 100 $ par jour) habiteront en Asie. On compte par dizaines de millions par an, le nombre de nouveaux citoyens qui augmentent significativement leurs revenus et qui franchissent cette barrière longtemps considérée comme hermétique.
Enfin, qui dit classe moyenne, dit BOEUF! La consommation de protéines de source animale est fortement corrélée avec l’enrichissement des familles. Au cours des 30 dernières années, les Chinois ont augmenté leur consommation de boeuf de 400 %. Comme il faut huit livres de maïs pour produire une livre de boeuf, les défis agroalimentaires sont colossaux.
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