Audiences sur fond de résistance pour deux routes forestières


WASWANIPI – Les audiences publiques sur la création de deux nouveaux chemins d’accès forestiers près de la rivière Broadback se sont ouvertes sous la présence d’une forte opposition de la Nation Crie et de groupes écologistes, mardi, à Waswanipi, dans le Nord-du-Québec.

Les accès demandés sont jugés nécessaires pour différentes entreprises forestières dont Produits forestiers Résolu, Scierie Landrienne, Tembec et Eacom Timber Corporation et la compagnie Matériaux Blanchet, mais la construction de ces sentiers se heurte à une vive opposition.

Le chef Marcel Happyjack, de la Première Nation Crie de Waswanipib a été sans équivoque: il refuse tout développement dans la dernière portion encore vierge de la forêt située dans la vallée de la rivière Broadback.

Le projet a tout de même été présenté et les personnes assistant aux audiences avaient tout le loisir de poser des questions. En raison de la tradition orale autochtone, les tours de parole exigent plus de temps et il semble déjà acquis que les audiences se poursuivront au moins une autre journée, et par la suite, une période de 30 jours est prévue pour soumettre des commentaires.

Ces audiences se déroulent devant le Comité d’examen des répercussions sur l’environnement et le milieu social (COMEX). Cet organisme indépendant relève du ministère du Développement durable et de l’Environnement du Québec, mais se penche sur les projets planifiés ou projetés sur le territoire défini dans la Convention de la Baie-James et du Nord québécois.

Matériaux Blanchet souhaite réaliser deux routes forestières, d’une longueur totale de 126 kilomètres. Ces tracés ne se rendent pas jusqu’à la rivière Broadback, puisque leurs délimitations ont été changées. Cela dit, cette nouvelle version empiète dans ce qui est considéré comme des terres protégées.

«Ces dernières décennies, la demande pour l’extraction des ressources sur notre territoire a conduit à des perturbations majeures de l’environnement et de la faune. À ce jour, 90 % de notre territoire ancestral a été défriché et segmenté par des routes forestières ayant pour résultat que des 62 lignes de piégeage allouées aux familles cries, seulement trois aujourd’hui demeurent intouchées par l’exploitation forestière», a déclaré le Chef Happyjack.

Nicolas Mainville, responsable de la campagne forêt chez Greenpeace, était présent à cette première journée d’audience. En entrevue à l’Agence QMI, il a aussi dénoncé ce projet.

«Ce projet-là est un non-sens écologique. C’est une des dernières grandes forêts vierges du Québec. C’est aussi aller signer l’arrêt de mort du caribou forestier dans cette région», a-t-il commenté.

Les accès seraient développés en plein cœur de la forêt vierge pour accéder à 113 700 hectares de forêt pour le développement forestier.

«À ce chapitre, l’avantage d’aller exploiter cette forêt-là, d’un point de vue économique est extrêmement douteux. D’une part, la forêt n’est pas dense et d’autre part, les visées de la Nation crie vont complètement dans la direction opposée et aucune acceptabilité sociale n’est possible», a renchéri M. Mainville.

Le caribou forestier menacé

Le rapport du groupe de travail sur le rétablissement du caribou forestier, une espèce inscrite à la liste des espèces menacées depuis 2002, pourrait aussi voir son habitat sérieusement amputé par le développement de nouveaux accès forestiers.

Le rapport, produit en 2012, concluait que les routes forestières contribuent à la fragmentation du paysage et entraîne une perte d’habitat. Ces accès facilitent également l’accès aux prédateurs dans des secteurs encore inexplorés. «L’expansion des réseaux routiers risque donc de compromettre gravement la viabilité des populations de caribous forestiers», peut-on lire dans ce rapport, remis au ministère des Ressources naturelles et au Grand conseil des Cris.
«Les routes peuvent constituer des barrières semi-perméables à la dispersion des caribous» et «compte tenu de l’état actuel de nos connaissances, l’approbation d’infrastructures de ce type va à l’encontre des objectifs de rétablissement des populations de caribous forestiers», est-il aussi mentionné dans ce document.

À une époque, la rivière Broadback avait été pressentie pour le développement du projet hydroélectrique Nottaway-Broadback-Rupert, mais elle avait bénéficié d’un sursis. Cette rivière coule sur 450 km et se jette dans la baie de Rupert, située à l’extrémité de la baie James.



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