Le Comité sur le vieillissement du Sénat américain a rendu publiques cette semaine plus de 800 pages de documents en relation avec son enquête au sujet des prix pratiqués par la pharmaceutique Valeant de Laval.
Les documents comprennent des correspondances entre l’activiste investisseur Bill Ackman, le troisième plus important actionnaire dans Valeant, et son ex-chef de la direction, Mike Pearson.
Le Globe and Mail rapporte que les courriels démontrent que Bill Ackman a déployé beaucoup d’efforts pour faire taire les critiques sur le fabricant de médicaments. Il est aussi intervenu auprès de la direction pour influencer la manière dont elle devait répondre à la crise.
Ainsi, en avril 2015, M. Ackman a écrit à Charlie Munger, le partenaire d’affaires du milliardaire Warren Buffett, qui avait affirmé en mars que Valeant lui rappelait ITT, un conglomérat dans les années 1960 qui s’était endetté tout en utilisant des pratiques comptables douteuses. «Ce n’était pas moral la première fois. Et la seconde fois, ce n’est pas mieux», avait dit M. Munger.
Dans son courriel, M. Ackman a suggéré à M. Munger de rencontrer Mike Pearson afin d’en apprendre davantage sur Valeant. «Je pense que les faits que vous relatez sont faux et que tireriez profit de passer une heure en compagnie de Mike», a-t-il dit, ajoutant que Valeant partageait une approche similaire à celle de Berkshire Hathaway dans sa décentralisation.
Par ailleurs, le 22 octobre dernier, M. Ackman a demandé à Valeant d’agir rapidement pour informer les investisseurs, après qu’un vendeur eut accusé la compagnie d’avoir faussement déclaré des ventes. Dans son courriel à Mike Pearson, M. Ackman écrit que «chaque minute que vous attendez avant de publier un communiqué, un autre actionnaire capitule au sujet de Valeant et ne revient pas».
«Au bord de la catastrophe»
Cinq jours plus tard, M. Ackman récidive. Il écrit deux courriels à Mike Pearson pour l’avertir que la compagnie court au désastre. «Le temps presse», écrit-il. «Nous sommes au bord de la catastrophe, qui affectera la vie de toutes les personnes impliquées de manière négative».
Bill Ackman est aussi intervenu à plusieurs reprises pour suggérer à la compagnie de publier des informations positives et réassure les investisseurs.
Un représentant de M. Ackman n’a pas voulu commenter cette correspondance au Globe and Mail.
Valeant est dans la tourmente depuis l’été dernier. Le titre est passé de plus de 300 $, au mois d’août, à un peu plus de 30 $, à la Bourse de Toronto.
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