OTTAWA – La Cour suprême entendra l’appel d’une communauté autochtone de l’Ontario qui demande l’annulation du controversé projet d’inversion d’un oléoduc d’Enbridge.

Selon la Nation des Chippewas, les autochtones n’ont pas été adéquatement consultés, contrevenant ainsi aux traités en vigueur. L’Office national de l’énergie (ONÉ) a approuvé le projet d’inversement du pipeline 9B, qui accroît aussi sa capacité.

La Cour suprême devra donc se pencher sur cet épineux dossier qui a fait couler beaucoup d’encre depuis 2012.

L’oléoduc relie Sarnia, en Ontario, et Montréal, où il ravitaille la raffinerie de Suncor Énergie.

«Enbridge n’a pas le droit de faire circuler des substances dangereuses dans nos communautés sans consulter les Chippewas of the Thames, ainsi que toutes les Premières Nations du sud de l’Ontario et du sud du Québec», plaidait alors la communauté anishinaabe au moment du dépôt de la requête en Cour suprême.

Fiabilité

La compagnie Enbridge prétend que la ligne 9B affiche un «très haut degré de confiance dans la fiabilité». Or, le projet n’a jamais cessé de soulever les passions.

En décembre dernier, en guise de protestation, des manifestants se sont enchaînés à une valve sur un tronçon de l’oléoduc à la frontière du Québec et de l’Ontario.

Par ailleurs, la Cour suprême a accepté l’appel d’une autre communauté autochtone, jeudi, qui prétend ne pas avoir été consultée adéquatement dans la planification d’un projet énergétique.

Des Inuits de l’île de Baffin, au Nunavut, contestent la décision de l’ONÉ d’avoir donné son aval à des tests sismiques dans les eaux entourant leur village.

La communauté de Clyde River craint que ces tests aient des effets nocifs sur la faune locale dont ils dépendent entre autres pour se nourrir.