MONTRÉAL – La dette publique du Québec, qui s’élève maintenant à 276 milliards $, ne cessera d’augmenter au fil des ans en dépit du déficit zéro, estime l’Institut économique de Montréal (IEDM).
Depuis 2009, l’IEDM affiche sur son site web un compteur qui montre en temps réel la croissance de la dette du secteur public. Il s’agit de la dette brute du gouvernement, à laquelle s’ajoute la dette des réseaux de santé et d’éducation, des municipalités et des autres entreprises sous la responsabilité finale du gouvernement.
En se basant sur les données fournies jeudi par le ministère des Finances, lesquelles excluent la part de la dette fédérale revenant au Québec, l’IEDM estime que la dette augmentera de 7,1 milliards $ d’ici au 31 mars 2017, ou 19 millions $ par jour. La hausse représente un montant de 13 437 $ par minute, ou de 224 $ par seconde.
«Cela montre que déficit zéro n’égale pas endettement zéro», a souligné Youri Chassin, directeur de la recherche à l’IEDM.
«La dette québécoise continue d’augmenter de 7 milliards $ par année, car les recettes de l’État, bien qu’en hausse continuelle, demeurent insuffisantes pour financer les infrastructures et une partie des dépenses courantes de l’appareil gouvernemental, qui ne sont pas comptabilisées dans le budget.»
Selon ses propres calculs, le ministère des Finances évalue présentement la dette à 207,7 milliards $. Elle passera à 213 milliards à la fin de mars de 2017, prévoit-il.
Réduire les dépenses publiques
Le président-directeur général de l’IEDM, Michel Kelly-Gagnon, affirme que l’endettement du gouvernement devrait susciter une «profonde inquiétude chez les citoyens québécois, qui devront un jour ou l’autre payer cette dette avec des taxes et impôts additionnels.
Selon M. Gagnon, la solution passe par une réduction des dépenses publiques. «Un certain effort a été fait à cet égard, mais ce niveau d’endettement montre qu’un véritable coup de barre est nécessaire», a-t-il dit.
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