MONTRÉAL – Nathalie Pilon est une dirigeante à succès. Patronne de ABB Canada depuis un peu plus d’une année, elle a rapidement gravi les échelons lorsqu’elle a quitté les salles de cours de HEC Montréal.

Pour le moment, elle s’emploie à consolider les activités de l’entreprise au pays, où ABB compte 4500 employés, mais certains de ses clients traditionnels sont secoués par le ralentissement dans le secteur des ressources naturelles.

Mme Pilon supervise aussi la construction des nouvelles installations de l’entreprise, qui seront situées dans l’arrondissement Saint-Laurent à Montréal. L’investissement de 70 millions $ permettra l’érection d’un nouveau centre de recherche et d’un nouveau siège social.

Cinq questions à Nathalie Pilon

Que fait ABB Canada exactement?

«ABB évolue dans plusieurs secteurs d’activité, mais surtout en lien avec l’électricité et l’automation. On fait des produits de transmission d’électricité – pour Hydro-Québec entre autres – et de connexion dans les propriétés. En ce qui concerne l’automation, nous développons des solutions pour l’industrie. Par exemple, on fabrique des robots pour les manufacturiers.»

Quelles sont vos priorités?

«Présentement, le marché est en changement en raison de la situation dans le secteur pétrolier et gazier dans l’Ouest canadien et de ce qui se passe dans le secteur minier au Québec. Dans l’Ouest, il y a un enjeu pour les emplois parce qu’on sait qu’il y aura moins de projets en 2016. On doit donc augmenter la productivité de nos installations, consolider nos assises en trouvant des façons de rester compétitifs et de garder nos employés. On doit aussi repérer des opportunités d’affaires. Avant, ABB participait à des grands projets, maintenant, notre focus est sur l’entretien et le maintien de ces installations-là. En affaires, il y a toujours des beaux jours et des mauvais jours. Il faut savoir comment sortir des mauvais jours.»

Hydro-Québec semble vouloir écarter des fournisseurs québécois. Ça vous inquiète?

«Nous sommes dans un marché mondial. On doit le réaliser et s’assurer de connaître tous nos compétiteurs parce que toutes les entreprises regardent les fournisseurs étrangers. Chez ABB, on connaît les forces et les faiblesses de nos concurrents. On regarde le marché mondial de façon constante.»

Quel type de dirigeante êtes-vous?

«Ma force est de travailler avec les gens, d’aller chercher les forces de chacun. Un leader doit être un membre de l’équipe qui va vers les gens, qui inspire et qui pratique l’approche des portes ouvertes. Les jeunes aujourd’hui veulent avoir accès aux patrons. Pour moi, c’est un privilège d’être à la tête d’une entreprise, d’amener tout le monde dans la même direction pour faire croître la compagnie.»

Comment parvenez-vous à concilier le travail et la famille?

«Pour l’équilibre, on doit avoir de l’aide autour de nous. J’ai eu la chance d’avoir ce conseil très jeune dans ma carrière. Il faut utiliser les ressources, les parents, les amis et l’aide externe. Ne pas avoir peur d’aller chercher de l’aide. En tant que femme, on a tendance à vouloir tout mettre sur nos épaules, les enfants et l’organisation de la maison. Il faut équilibrer les tâches en embarquant le conjoint. J’ai trois enfants, mais j’ai eu de l’aide très tôt pour avoir la chance de rayonner dans ma carrière. Les jeunes femmes doivent réaliser que c’est possible.»

Biographie

Nathalie Pilon est présidente et chef de la direction de l’entreprise ABB Canada depuis octobre 2015. Avant de prendre les rênes de l’entreprise, elle était vice-présidente de la division des produits à basse tension.

La dirigeante est arrivée chez ABB lorsque l’entreprise a acquis les activités canadiennes de Thomas & Betts, dont elle était la présidente. La comptable de formation, diplômée de HEC Montréal, a amorcé sa carrière au sein du cabinet comptable KPMG.