QUÉBEC – Contre toute attente, le maire de Québec Régis Labeaume a annoncé, lundi, un gel de taxes résidentielles pour les années 2017 et 2018 afin d’offrir un «moment de répit» aux contribuables.
Rien ne laissait présager une telle annonce alors que la Ville vient tout juste d’adopter son budget pour l’année 2016. Toutefois, de nombreux citoyens verront quand même leur compte de taxes augmenter puisque le «gel» annoncé par la mairie ne tient pas compte de l’harmonisation des taxes des anciennes villes.
Dans les dernières années, l’administration Labeaume a tenté de limiter la hausse autour de 1,9 % en se basant sur les projections de l’inflation. Ce gel permettra de «rétablir l’écart observé entre l’inflation projetée et l’inflation réellement observée entre 2008 et 2015. Pour cette période, l’écart cumulé est supérieur de 2,9 %», a indiqué Régis Labeaume.
«J’y réfléchis depuis que je suis maire et nous attendions le moment propice pour le faire. Nous sommes tous témoins du contexte économique mondial. Ce contexte a un impact direct sur le quotidien des citoyens», a déclaré le maire de Québec lors d’un point de presse à l’hôtel de ville.
Évoquant, par exemple, la hausse importante du panier d’épicerie, en raison de la faiblesse du dollar canadien qui est plombé par la chute du prix du pétrole, le maire s’est dit sensible au sort des citoyens et voit dans ce gel un «soutien aux contribuables dans un contexte difficile». Les contribuables «ont fait leur part» et méritent d’être «récompensés», selon lui.
Le gel de taxes permettra une économie de 57 $ en 2017 pour une résidence unifamiliale moyenne de 283 000 $ puis de 115 $ en 2018. Dans un tableau produit par la Ville de Québec, on affirme que les économies générées par les deux ans de gel représenteront une économie totale de 518 $ après 5 ans et de 1095 $ après 10 ans.
Changement de discours
Régis Labeaume avait pourtant déclaré à plusieurs reprises dans les dernières années qu’un gel de taxes serait «irresponsable». La donne a changé depuis que la loi provinciale a été adoptée sur le partage des coûts des régimes de retraite.
«Dans le passé, il était impossible de planifier un gel des taxes résidentielles et on ne savait pas ce qui nous pendait au bout du nez parce que le coût des régimes de retraites était aléatoire. C’est la première fois où on pouvait le faire… C’est très le fun politiquement parce qu’on peut se le permettre. Moi, je suis très content et je suis très fier de ça. C’est le résultat des batailles passées et de l’appui de la population.»
Les commerçants ne bénéficieront pas non plus du gel annoncé. La Ville n’a pas les moyens, a argué le maire, de baisser la dette tout en gelant les taxes pour les deux catégories de contribuables.
Pas d’impact sur la dette
Le vice-président du comité exécutif Jonatan Julien assure que cette nouvelle orientation budgétaire n’aura pas d’impact sur la réduction de la dette et n’affectera pas non plus les investissements infrastructures.
«Comment y arriver? Dès les prochaines semaines, nous serons à pied d’œuvre avec la direction des finances, l’ensemble des directions et l’ensemble des services pour rapidement identifier des pistes d’économie», a déclaré M. Julien.
Source