Selon une étude américaine, publiée dans le Computers in Human Behaviours, le recours aux téléphones – notamment l’utilisation massive des applications et divertissements – révèlerait souvent une volonté de se protéger de la réalité, de certaines expériences et émotions négatives.
Après avoir suivi 300 étudiants qui utilisaient très fréquemment leur téléphone portable, des chercheurs de l’université de l’Illinois se sont rendus compte que l’anxiété et la dépression touchaient principalement les jeunes adultes qui utilisaient leur appareil comme une protection sociale pour éviter de faire face à la réalité parfois désagréable.
«Toutes ces applications à disposition et ces options de divertissement à portée de doigt, permettent en effet comme jamais de se couper de ses problèmes, des tensions de la vie réelle de réalité et d’éviter de s’y confronter», constate Tayana Panova, l’auteure principale de l’étude.
Pour mener l’expérience, ils ont évalué les réponses des étudiants à un questionnaire sur leur utilisation du téléphone et sur leurs émotions. Puis l’équipe a demandé à 72 étudiants de passer 5 minutes à écrire sur un défaut personnel ou une faiblesse ressentie comme inconfortable pour les immerger dans une situation stressante.
Pendant le test, un tiers des participants n’ont pas eu accès à leur téléphone, un autre tiers oui, tandis que le dernier groupe a eu accès à un jeu électronique simple.
D’après les résultats, le groupe avec téléphone portable s’est révélé le moins anxieux. Les participants ont eu 64 % de chance en moins d’éprouver l’anxiété que ceux sans accès à la technologie.
Parmi ceux dans le groupe avec téléphone portable qui se sont sentis très anxieux, 82 % ont utilisé leur téléphone tout le long de l’exercice, contre 50 % pour le groupe au jeu vidéo.
À l’inverse, 50 % des non-stressés ont eu recours à leur téléphone contre 25 % pour le groupe au jeu vidéo.
En conclusion, les chercheurs décrivent les téléphones intelligents comme des couvertures de sécurité qui permettent de se rassurer sur ses propres capacités. Selon eux, ce sont les émotions qui vont amener à un type d’utilisation pathologique et non la consultation d’un smartphone en tant que tel.
Pour les scientifiques, cette stratégie de fuite pourrait rendre les individus encore plus vulnérables au stress car leurs émotions ne sont plus exercées, jusqu’à pouvant les conduire à des maladies mentales.
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