Une étude américaine a montré que le fait d’adopter des cosmétiques plus naturels pendant à peine quelques jours suffisait à réduire de façon significative le niveau de produits chimiques toxiques présents dans le corps des adolescentes.
Des chercheurs de l’université de Berkeley et de la Clinica de Salud del Valle de Salinas, en Californie, se sont intéressés à des adolescentes recrutées par l’étude Health and Environmental Research on Makeup of Salinas Adolescents (HERMOSA) qui visait à analyser les effets des perturbateurs endocriniens sur les jeunes adolescentes.
Ils ont choisi des sujets féminins, non seulement parce que ces dernières sont plus exposées aux perturbateurs endocriniens que les hommes, du fait de leur utilisation quotidienne moyenne de 12 produits de beauté ou d’hygiène corporelle (contre 6 pour les hommes), mais aussi parce que des recherches précédentes avaient montré que les jeunes filles utilisaient encore plus de produits que les adultes. Elles s’exposent ainsi à des produits chimiques qui ne sont pas sans conséquence sur la production d’hormones lors d’une période clé de leur développement.
Pour l’étude, les scientifiques ont demandé à une centaine d’adolescentes de prendre part à un test de trois jours. Elles devaient troquer leurs cosmétiques habituels contre des produits contenant un nombre moindre de produits chimiques. Ces produits ont été choisis par les encadrants de l’étude et affichaient une composition dénuée de perturbateurs endocriniens (phtalates, parabens, triclosan et oxybenzone). Ces substances se trouvent en grandes quantités dans le maquillage, les parfums, les produits capillaires, les savons et les protections solaires.
Avant cette phase de tests, on a prélevé un échantillon urinaire auprès des jeunes participantes. Ce test a été répété au terme des trois jours.
Petits changements, grandes différences
Les résultats, repris la semaine dernière par la revue Environmental Health Perspectives, ont montré qu’après ces trois jours de test, le niveau de produits chimiques présents dans le corps des ados avait chuté de façon significative.
Leurs niveaux de phtalate de diéthyle, communément utilisé dans les parfums, baissaient de 27 %. Les parabens de méthyle et de propyle, omniprésents dans les conservateurs des cosmétiques, reculaient respectivement de 44 et 45 % et le triclosan, présent dans les savons antibactériens et certaines marques de dentifrice et le benzophénone-3 (BP-3), que l’on trouve dans les crèmes solaires, chutaient tous deux de 36%.
Grâce aux résultats de cette étude, les chercheurs en ont conclu que les femmes pouvaient réduire de façon significative leur exposition aux perturbateurs endocriniens (liés à des troubles neuro-comportementaux, l’obésité et la prolifération des cellules cancéreuses) en changeant tout simplement de produits de beauté quotidiens, en optant pour des produits contenant moins de produits chimiques. Les résultats étaient si convaincants que l’une des chercheuses a depuis changé sa routine beauté pour y incorporer des produits bio quand elle le peut.
Source