MONTRÉAL – Des intervenants de gauche ont débattu vendredi après-midi au Forum social mondial de Montréal sur la possibilité d’offrir un salaire minimum à 15 $ au Québec.
Le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Daniel Boyer, prenait part notamment à l’événement, tout comme l’homme d’affaires atypique Alexandre Taillefer, qui se décrit comme un socialiste.
En entrevue, celui-ci s’est dit favorable au salaire minimum dans la mesure où cela permettrait selon lui aux travailleurs de consommer davantage, et, en conséquence, de faire rouler l’économie.
Il a dit aussi qu’un salarié à temps plein qui touche le salaire minimum pendant un an devrait se contenter de vivre sous le seuil de la pauvreté. «Assurons-nous que les gens puissent vivre décemment», a-t-il lancé.
Le dragon en a profité pour vanter le succès de son entreprise Téo Taxi qui offre à ses chauffeurs un salaire de 15 $ de l’heure. «Ils ne sont plus obligés de travailler 80 heures par semaine pour vivre», a-t-il dit.
«On décourage des gens d’aller travailler (en les payant trop peu)», a-t-il ajouté.
Daniel Boyer pense de son côté qu’un salaire à 15 $ n’aurait que du bon pour l’économie. «Il faut qu’il y ait de l’éducation là-dessus parce que même chez nos membres, ça ne fait pas l’unanimité», a-t-il dit.
Selon lui, cette question devrait même devenir un enjeu électoral.
Pam Frache du mouvement Ontario Fight for $15 et Alex Han du syndicat SEIU prennent aussi part à l’événement, qui se déroule à l’Université du Québec à Montréal.
Prix à payer
Sur les ondes de LCN, Martine Hébert, de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), s’est montrée plus froide face à la proposition lancée par les intervenants. Selon elle, hausser le salaire minimum risque de rendre tous les travailleurs plus gourmands.
«Il peut y avoir un effet domino si on décide d’augmenter beaucoup le salaire de certains», a-t-elle dit.
Elle a aussi dit craindre que la hausse des salaires soit refilée aux consommateurs au moyen de prix plus élevés.
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