Si Bombardier tente d’obtenir aujourd’hui de l’argent public, c’est tout simplement parce qu’il a commis des erreurs par le passé, a affirmé le président de son plus grand compétiteur, dans une entrevue accordée au Globe and Mail.
Selon Paulo Cesar de Souza, récemment nommé à la tête d’Embraer SA, l’industrie aéronautique se porte très bien à l’échelle internationale et aucune crise ne justifie l’investissement de fonds publics dans une entreprise privée.
«La seule raison qui puisse expliquer l’investissement de tant d’argent gouvernemental, c’est le fait que l’entreprise a fait des erreurs par le passé», a-t-il affirmé cette semaine.
M. de Souza estime l’injection massive de fonds publics crée une forme de concurrence déloyale dans le domaine.
«Nous sommes maintenant en compétition avec un gouvernement. Nous ne sommes plus en compétition avec une entreprise privée», a-t-il lancé au Globe and Mail.
Le constructeur aéronautique brésilien a indiqué qu’il envisageait de demander à l’Organisation mondiale de commerce d’ouvrir une enquête afin de déterminer si c’est grâce au généreux soutien du gouvernement du Québec que Bombardier a pu obtenir un contrat important de Delta Air Lines en lui offrant au rabais 75 de ses nouveaux avions C-Series. Embraer convoitait aussi ce contrat.
Selon des spécialistes du milieu, il serait très difficile de démontrer que Bombardier a reçu des subventions illégales.
«Il s’agit de menaces sans fondement, a indiqué Lawrence Herman, un avocat spécialisé en commerce international de Toronto», précisant que la réaction d’Embraer fait fort probablement partie d’un plan stratégique commercial.
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