Dernire mise jour: 16-01-2016 | 17h45
FREETOWN, Sierra Leone – Cent-neuf personnes susceptibles d’avoir été en contact avec le nouveau cas d’Ebola en Sierra Leone, une étudiante décédée mardi, ont été placées en quarantaine, ont annoncé samedi les autorités sierra-léonaises qui tentent d’empêcher une propagation du virus.
«Nous avons jusqu’à présent identifié 109 contacts, dont 28 sont à haut risque, et trois contacts doivent encore être localisés», a déclaré lors d’une conférence de presse un responsable du Bureau de la Sécurité nationale (ONS), Ishmael Tarawally.
M. Tarawally a précisé que ces 109 personnes ont été placées en quarantaine, toutes dans des localités du nord du pays sauf une, le père de l’étudiante décédée, qui a été mis à l’isolement à Freetown, la capitale.
Selon les autorités sierra-léonaises, le nouveau cas confirmé est une étudiante de 22 ans, Marie Jalloh, décédée dans la ville de Magburaka. La jeune femme, qui résidait habituellement à Lunsar, était tombée malade la semaine dernière lors de ses vacances dans le village de Baomoi Luma. Elle a été transportée par voie terrestre par ses proches à Magburaka, où elle est morte le 12 janvier.
Un premier prélèvement sur le corps de l’étudiante a été testé positif au virus jeudi. Un nouveau test s’est aussi révélé positif à Ebola, ce qu’a confirmé vendredi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Jusqu’à samedi, aucun autre cas n’avait été signalé, a assuré le responsable des services médicaux sierra-léonais, le docteur Brima Kargbo. «Personne n’a présenté de symptômes» de la fièvre hémorragique que provoque le virus Ebola, a affirmé Dr Kargbo.
«Le gouvernement est actuellement sur le terrain, avec l’appui d’une équipe de différentes institutions internationales et au niveau national», pour tenter de déterminer l’origine de l’infection et les chaînes de transmission du virus, a encore dit Ishmael Tarawally.
«Les investigations se poursuivent dans les quatre districts» du nord du pays où, selon les informations recueillies, «la victime a voyagé» avant sa mort, a-t-il ajouté.
Il a cité Tonkolili, où ont été identifiés 58 des contacts, Kambia, Port Loko et Bombali. «Le plus grand nombre de contacts à haut risque – 21 au total – est à Tonkolili», a-t-il précisé.
Ishmael Tarawally a réitéré les appels à la vigilance et au respect des mesures d’hygiène et de prévention communiqués depuis vendredi par diverses autorités: notamment se laver les mains et signaler tout malade ou décès suspect au numéro d’appel d’urgence contre Ebola, le 117.
Le nouveau cas d’Ebola en Sierra Leone a été confirmé au lendemain de la déclaration, jeudi par l’OMS, de l’arrêt de «toutes les chaînes connues de transmission» de la maladie en Afrique de l’Ouest.
Cette région espérait être ainsi débarrassée d’une épidémie qui, depuis son apparition fin 2013 dans le Sud guinéen, a fait plus de 11 300 morts, à plus de 99 % en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia.
L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest est la plus grave depuis l’identification de ce virus en Afrique centrale en 1976.
La Sierra Leone était sortie de l’épidémie le 7 novembre, puis la Guinée le 29 décembre. Jeudi, le Liberia a atteint son 42e jour – deux fois la durée maximale d’incubation du virus – sans nouveau cas depuis le second test négatif sur le dernier patient, d’après l’OMS.
Cette organisation a mis en garde contre le «risque permanent de nouvelles flambées en 2016 en raison de la persistance du virus chez les survivants», dans leurs liquides corporels, notamment le sperme où il peut rester jusqu’à neuf mois, voire un an.
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