Le premier cas d’une femme qui a transmis le virus Zika à un homme lors d’une relation sexuelle non protégée a été signalé par les autorités sanitaires new-yorkaises, ont indiqué vendredi les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Jusqu’alors les seuls exemples connus d’infection par voie sexuelle étaient des hommes contaminant leur partenaire.
Ce nouveau cas laisse penser que le risque de transmission sexuelle du Zika pourrait être plus élevé.
«C’est un événement important, mais pas totalement inattendu», a commenté le Dr Jay Varma, commissaire adjoint du département de Santé de la ville de New York, en charge du contrôle des maladies.
«De nombreux éléments biologiques indiquaient que cela pouvait se produire», a-t-il ajouté.
Il a rappelé que «dans la plupart des maladies sexuellement transmissibles, le risque de transmission est plus élevé d’un homme vers une femme».
«Ce cas mérite attention, mais il faut garder à l’esprit que ce virus se transmet surtout par la piqûre d’un moustique», a souligné le Dr Jay Varma.
Le virus est lié à des malformations congénitales chez les femmes enceintes infectées dont surtout la microcéphalie du fœtus, un développement insuffisant irréversible du cerveau.
Pour le Dr Varma, ce nouveau développement ne devrait «pas avoir de conséquences majeures en termes de santé publique», à moins que l’homme infecté n’ait des relations sexuelles non protégées avec d’autres femmes.
En effet, le principal sujet d’inquiétude concerne les femmes enceintes, qui essayent de procréer ou qui sont en âge de le faire et ont des rapports sexuels non protégés.
La jeune femme à New York, âgée d’une vingtaine d’années et qui n’était pas enceinte, a indiqué avoir eu un rapport vaginal non protégé avec un homme à son retour d’un voyage dans une zone où l’infection par le Zika est active, précisent les CDC sans indiquer où elle avait été infectée.
Le lendemain elle avait de la fièvre, des douleurs dorsales et un gonflement des mains et des pieds accompagné d’un engourdissement des membres. Une analyse de sang a montré qu’elle était infecté par le Zika.
Son partenaire a dit ne pas avoir voyagé en dehors des États-Unis pendant les douze derniers mois.
Les autorités sanitaires de New York ont refusé de donner davantage de précisions sur la jeune femme et son partenaire.
Le Dr Jay Varma a néanmoins précisé que la jeune femme était en début de période menstruelle.
Il est donc possible que le fait que son partenaire ait pu être en contact avec de faibles quantité du sang de la jeune femme ait joué un rôle dans la transmission du virus, a-t-il indiqué.
Les CDC recommandent que toutes les femmes enceintes ayant des rapports sexuels avec leur partenaire, qui a voyagé ou réside dans un pays ou un territoire où la transmission du Zika est active, utilisent des préservatifs ou pratiquent l’abstinence.
Bien qu’aucun cas de transmission sexuelle du Zika entre femmes n’a été signalé, ces recommandations s’appliquent désormais à celles dont la partenaire est enceinte.
Le Zika s’est rapidement propagé en 2015 en Amérique du Sud et dans les Caraïbes. Le Brésil, qui a été particulièrement touché, compte 1,5 million de cas d’infection.
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