Des débuts difficiles
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Au Pérou, nous vivions une situation très difficile et nous avons décidé de partir assez précipitamment pour le Québec en 2002. Dès notre arrivée, nous avons demandé, avec mon mari et mes 4 enfants, le statut de réfugiés.
Un réseau d’entraide important
Les premiers temps à Montréal ont été très durs. Nous avions quitté le Pérou rapidement, sans aucune affaire et nous n’avions pas eu le temps de nous préparer au départ. Nous avons eu de la chance d’être pris en charge dès notre arrivée par la Maison de l’Amitié située rue Duluth. Cette association nous a offert l’hébergement, la nourriture, les tickets de métro et nous a aidés dans nos démarches pour trouver un emploi. Nous avons reçu également beaucoup de conseils sur la manière d’habiller nos enfants pour l’hiver avec les mitaines, la tuque, les bottes, le manteau…
Pour payer les premiers mois de notre loyer, une personne rencontrée à l’église nous a prêté de l’argent. Une autre nous a meublés gratuitement. Nous avons été très surpris par tant de gentillesse et d’entraide. Cela nous a beaucoup aidé pour surmonter cette période.
La francisation : insuffisante pour travailler
À la fin des classes de francisation, je pensais être prête pour le monde du travail mais ce n’était pas le cas. Je me suis rendue compte que je ne comprenais pas ce que l’on me disait au quotidien. Mes niveaux de lecture et d’écriture étaient corrects mais à l’oral c’était plus difficile.
Savoir « se recycler »
Au Pérou, je travaillais dans le secteur des ressources humaines au sein d’un service éducatif. Mon mari était ingénieur industriel. Nous savions que nous ne pourrions trouver un emploi dans ces domaines et nous étions prêts à accepter n’importe quoi. J’ai trouvé, grâce à un contact, un poste de femme de chambre et mon mari d’ouvrier. Après plusieurs années à ces postes, nous avons envisagé de reprendre nos études. Mon mari avait beaucoup de mal à s’habituer à sa situation. Il était payé 9 $ CAN de l’heure alors que j’en touchais presque 15 $ CAN, c’était difficile pour lui d’accepter cela.
Il s’est inscrit au cégep d’Ahuntsic pour une formation de remise à niveau dans le domaine industriel. À l’issue de celle-ci, il a trouvé un poste de contrôleur qualité. Il fait des shifts de nuit et est rémunéré 15 $ CAN de l’heure. Cela lui plaît beaucoup. Dès que mon mari a trouvé une meilleure situation, j’ai suivi un certificat en immigration et relation interethnique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). C’est une formation à temps plein que je faisais en parallèle de mon travail. J’ai commencé à l’automne 2012 et je viens de terminer cet été.
Reprendre mes études a beaucoup changé ma façon de voir les choses. Je souhaite désormais me réorienter dans le secteur des ressources humaines. J’ai commencé à refaire mon CV et à regarder des offres d’emploi. J’ai également été bénévole au Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec durant lequel j’ai réalisé que de nombreux organismes pouvaient m’aider pour ma recherche d’emploi.
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