TROIS-RIVIÈRES – Si l’industrie du camionnage fait face à une pénurie de chauffeurs, c’est qu’elle n’offre pas d’assez bonnes conditions d’emploi, affirment deux ex-routiers qui ont abandonné le volant parce que les salaires étaient trop bas.

Au micro de la RadioHighway, retransmise en diffusion web à l’intention des camionneurs, Richard Corbeil et Éric Nantel clament qu’il faut parler non pas d’une pénurie de chauffeurs, mais «d’une pénurie de conditions de travail».

«Je travaillais de 18 à 20 heures par jour, multiplié par cinq», a relaté Richard Corbeil. «Ça fait 100 heures et nous étions payés pour l’équivalent de 60 heures.»

D’ici 4 ans, ce sont 50 000 postes de routiers qui seront offerts au Québec. Des entreprises de camionnage affichent ouvertement leurs besoins de main-d’oeuvre sur leurs commerces et certaines même directement sur leurs poids lourds.

Pour compenser les conditions salariales, des transporteurs jouent la corde de la passion du métier pour garder leur personnel.

«Le problème du camionnage, c’est la rétention», a observé Éric Nantel, qui a roulé pendant près de 7 ans sur les routes en Amérique du Nord.

«Des compagnies achètent ce qu’on appelle des camions de rétention, des W-900, de gros Kenworth avec de gros nez. De la belle grosse machine, pour retenir les gars par la passion.»