Dernire mise jour: 24-12-2015 | 12h18
FRANKFORT, Kentucky – Le groupe montréalais Amaya ira en appel de sa condamnation, par un tribunal du Kentucky, à verser des pénalités de 870 millions $ US pour couvrir les pertes subies par des joueurs en ligne qui avaient misé de l’argent véritable sur le site PokerStars entre 2006 et 2011.
Dans un communiqué émis jeudi, Amaya a vivement critiqué la décision rendue la veille par un juge d’État du Commonwealth du Kentucky.
«Il s’agit d’une utilisation abusive plutôt frivole et démesurée d’une loi d’état désuète visant à enrichir par des honoraires conditionnels les avocats des demandeurs embauchés par le Commonwealth plutôt que les gens du Kentucky», a déclaré Marlon Goldstein, directeur des affaires juridiques d’Amaya.
L’entreprise allègue que la loi du Kentucky se fonde sur un principe dépassé qui permet aux joueurs de poursuivre leurs adversaires de jeu en cas de perte, ce qui ne s’applique plus à la réalité du jeu virtuel.
«Puisque PokerStars n’a généré que des produits d’exploitation bruts d’environ 18 millions $ US provenant de clients du Kentucky au cours des cinq années visées, les dommages-intérêts accordés de plus de 800 millions $ US ne se démarquent que par leur absurdité», a ajouté M. Goldstein, aussi vice-président-directeur, Expansion d’Amaya.
Cette poursuite avait été intentée en 2010 et demandait le recouvrement de pertes prétendument subies par des résidents du Kentucky qui ont joué au poker en argent réel sur Internet, selon ce qu’explique Amaya, ajoutant que le jugement est basé sur «une méthodologie qui ne trouve aucun fondement dans le droit applicable puisqu’elle calcule les dommages-intérêts en fonction des pertes brutes des joueurs, sans tenir compte des gains, des primes ou des parties gratuites».
L’entreprise est propriétaire de PokerStars depuis 2014, mais si elle perd en appel de cette condamnation, elle entend obliger les anciens propriétaires à rembourser ces 870 millions $.
En milieu de journée, le titre de Amaya reculait de 6,17 % sur les marchés à 17,34 $.
Amaya fait également l’objet d’une enquête de l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour un possible délit d’initiés entourant l’acquisition d’Oldford Group (propriétaire de PokerStars) pour 4,9 milliards $ en 2014.
En novembre dernier, l’exploitant de jeux de hasard en ligne avait révisé ses perspectives financières.
«En dépit des nombreux défis que nos activités principales ont eu à surmonter récemment à l’échelle mondiale, nous croyons être en mesure d’augmenter nos flux de trésorerie et de continuer à accroître notre clientèle en 2016 grâce à un certain nombre de mesures», avait indiqué David Baazov, président du conseil et chef de la direction d’Amaya.
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