Acheter et vendre sur quatre continents


MONTRÉAL – Daniel Fournier est un passionné de l’investissement immobilier. Le patron d’Ivanhoé Cambridge, la filiale immobilière de la Caisse de dépôt et placement du Québec, est actif dans ce secteur depuis une trentaine d’années.

Au fil des ans, il a fait des investissements pour le compte de plusieurs sociétés immobilières. L’immobilier plaît à l’homme d’affaires, car on peut y créer beaucoup de valeur en misant sur les bons actifs, au Québec comme ailleurs.

Le dirigeant a fait ses classes dans les années 1980, en orchestrant la métamorphose du magasin Ogilvy avec des partenaires financiers. Son groupe a aussi possédé l’hôtel Ritz-Carlton.

Aujourd’hui, Daniel Fournier et son équipe de 1500 employés gèrent un portefeuille de plus de 50 milliards $, composé principalement de tours de bureaux, de centres commerciaux et de complexes résidentiels, situés sur quatre continents.

Cinq questions à Daniel Fournier

Est-ce qu’une entreprise comme Ivanhoé Cambridge investit dans un horizon à long terme ?

«Nous avons une vision à long terme pour certains actifs, mais on ne peut pas uniquement utiliser cette stratégie. Il y a des actifs qu’on ne vend presque jamais, comme un centre commercial dominant. À Vancouver, le Metrotown vaut 1,5 milliard $ et il est visité par 30 millions de personnes annuellement. Si on le vendait, on ne reverrait jamais l’opportunité de racheter un tel actif. C’est la même chose avec le Centre Eaton, les Galeries d’Anjou ou le Fairview Ponte-Claire, au Québec. De tels actifs génèrent des rendements annuels de 4 % à 6 %. Mais, comme la Caisse nous demande de livrer 8 %, il faut aussi prendre du risque, pour obtenir du 12 % à 15 % ailleurs. Par exemple, on a construit un nouveau développement à Chicago, River Point, qui va ouvrir le 1er janvier 2017. On sait qu’on va faire un bon profit en revendant le complexe, car il est déjà loué à 72 %.»

Ivanhoé Cambridge est maintenant présente sur quatre continents. Est-ce que le poids des investissements canadiens est appelé à diminuer dans l’ensemble du portefeuille ?

«Avec mon équipe, on a commencé avec un actif de 30 milliards $. Maintenant, on est rendu au-dessus de 52 milliards $. Au départ, nous étions surpondérés au Canada parce que la proportion de nos actifs canadiens était énorme. Nous ne pouvons pas investir tout notre argent au Canada, car la Caisse et Ivanhoé ont grossi. Quand tu fais ça, en termes de diversification, ton niveau de risque augmente trop. On a 27 centres commerciaux au Canada, valant environ 12 milliards $. Investir 7 milliards $ de plus au pays aurait été exagéré. C’est pour ça que nous sommes très actifs ailleurs, aux États-Unis entre autres.»

Vous êtes dans l’immobilier depuis une trentaine d’années. Qu’est-ce qui a changé dans le domaine ?

«Le secteur s’est mondialisé. Quand on veut acheter un actif, il y a beaucoup de concurrents, provenant de partout dans le monde, de la Norvège, du Singapour, du Moyen-Orient. Ça pend beaucoup de capital pour investir. À New York, les tours valent plus d’un milliard $.»

Ivanhoé Cambridge est maintenant le principal actionnaire de la société française Gecina, avec 23 % des actions. Vous semblez très fier de cet investissement ?

«Gecina détient des actifs de grande qualité. Ça nous aurait pris 30 ans pour construire un portefeuille comme celui-là dans le marché parisien. Vous savez, nous sommes propriétaires de l’immeuble qui abrite le magasin Louis Vuitton, sur les Champs-Élysées. Ivanhoé est entré dans l’entreprise en achetant de la dette et aujourd’hui nous sommes le principal actionnaire de la plus belle société foncière à Paris.»

Ivanhoé Cambridge est en train d’investir 1 milliard $ pour moderniser ses propriétés du centre-ville de Montréal, dont le Centre Eaton, et construire la Maison Manuvie. Jadis, vous avez métamorphosé le magasin Ogilvy. Avez-vous une relation particulière avec Montréal ?

«Dans ma jeunesse, j’ai passé quelques années à l’extérieur du pays pour étudier et jouer au football. Quand j’étais loin, j’avais toujours hâte de revenir parce que j’ai toujours aimé Montréal. Le centre-ville de la métropole a des atouts incroyables pour créer de la valeur. J’étais fier quand la grue est arrivée pour la construction de la Maison Manuvie parce qu’on a le capital pour créer de la valeur. Je suis aussi fier de ce qu’on va faire avec la transformation du Reine-Élisabeth, comme je suis heureux des résultats obtenus avec la rénovation du Château Frontenac, à Québec.»

Biographie

Daniel Fournier est président du conseil d’administration et chef de la direction d’Ivanhoé Cambridge depuis 2010. Auparavant, il avait fait partie des équipes de direction de la SITQ, une ancienne filiale de la CDPQ fusionnée à Ivanhoé Cambridge, et de Candarel.

Avant d’amorcer sa carrière, M. Fournier a décroché des diplômes des universités Oxford et Princeton, où il a étudié l’histoire et le droit, en Angleterre et aux États-Unis. À la fin des années 1970, il a aussi joué au football pour les Rough Riders d’Ottawa.



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