MONTRÉAL – L’ambassadeur cubain au Canada, Julio Garmendia Peña, doit ces jours-ci rassurer les Canadiens qui s’inquiètent sur la place qui leur reviendra sur l’île des Caraïbes, alors que les jours de l’embargo américain sont comptés.
«Qu’est-ce qui va arriver avec nous? Va-t-il y avoir encore de la place sur les plages lorsque les Américains vont débarquer?» – «Mais bien sûr!», a dit Julio Garmendia Peña.
Le Canada, partenaire de longue date de Cuba, «aura toujours une place distinguée», a déclaré l’ambassadeur lors d’un évènement organisé par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). Mais son message est clair: venez maintenant. Prenez un vol pour La Havane demain ou après-demain, mais n’attendez pas.
«C’est le temps d’aller explorer, de faire des contacts, et d’investir. Il y a une fenêtre d’opportunités. Tirez avantage du fait que vous êtes déjà là. Vos entreprises ont une occasion en or», a-t-il affirmé.
Cuba est à la mode
Depuis l’ouverture américaine et la visite historique du président Barack Obama à Cuba, on s’y bouscule. Les hôtels de La Havane affichent complet, a souligné l’ambassadeur Julio Garmendia Peña.
Les investissements canadiens demeurent modestes pour l’instant, a-t-il déploré. Ils sont même en régression, si on se fie aux chiffres québécois.
En 2014, les échanges commerciaux de marchandises entre le Québec et Cuba se chiffraient à 83 millions $, ce qui représente une diminution de 8,9 % par rapport à 2013. Cuba n’est que le 73e partenaire commercial du Québec à l’échelle mondiale.
«Les entreprises canadiennes se faisaient rares en raison du blocus américain. Plusieurs entreprises auraient ainsi affecté leurs liens avec leurs partenaires américains», a soutenu Julio Garmendia Peña. Ce n’est toutefois plus le cas.
Tourisme et haute technologie
Les occasions sont déjà nombreuses dans le tourisme, a indiqué M. Garmendia Peña à ses convives, parmi lesquels se trouvait le président et chef de la direction de Transat A.T., Jean-Marc Eustache.
Près de la moitié des trois millions de touristes qui affluent chaque année à Cuba sont Canadiens.
Cuba a aussi d’importants besoins en énergies renouvelables, comme l’énergie éolienne et solaire, de même qu’en agriculture.
Le pays fourmille de techniciens, d’ingénieurs et d’autres professionnels qualifiés.
Par ailleurs, le port en eaux profondes Mariel, situé à une cinquantaine de kilomètres de La Havane, est fin prêt.
«On veut y développer une zone high-tech», a dit l’ambassadeur.
Pas de couette et café demain matin
Le pays socialiste a changé ses lois sur les investissements. «Elles sont modernes et claires», a indiqué Julio Garmendia Peña.
Il y a congé de taxes sur les profits durant la première année, et un taux de 15 % par la suite. Mais Cuba demeure un pays socialiste. N’y va pas qui veut, pour n’importe quel projet. Ainsi vous ne pourrez pas, demain matin, acheter une maisonnette sur la mer et la transformer en couette et café (bed & breakfast).
«Ça n’est pas possible», a rappelé l’ambassadeur. Un projet étranger doit correspondre au «portfolio de projets prioritaires» de Cuba.
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