5 choses à savoir sur la transmission du virus Zika


La propagation du virus Zika peut se faire très vite localement, comme l’illustrent les cas récents observés à Miami et à Singapour, mais la contagion du tiers de l’humanité vivant dans des pays à risque reste hypothétique, estiment les spécialistes.

Question: Comment Zika se transmet-il?

Réponse: Le virus se transmet principalement par des piqûres de moustiques de type Aedes: dans l’épidémie actuelle qui sévit en Amérique latine et notamment au Brésil, le vecteur est le moustique Aedes aegypti.

Mais il peut également être véhiculé par le moustique tigre ou Aedes albopictus même si celui-ci est considéré comme «un vecteur un peu moins bon», note le Pr François Bricaire, spécialiste des maladies infectieuses. Il peut aussi se transmettre par voie sexuelle entre humains.

Q: Comment l’infection se propage-t-elle?

R: Elle se répand facilement à cause des déplacements de population. Mais pour s’implanter, le virus a besoin de conditions météorologiques favorables et de la présence des moustiques Aedes.

Selon Jean-Paul Stahl, professeur de maladies infectieuses au CHU de Grenoble, la propagation peut se faire très vite, comme le montrent les dizaines de cas de transmissions locales du virus recensées récemment à Singapour.

Q: Qu’est ce qu’un cas importé et qu’est ce qu’une transmission locale du virus?

R: Un cas importé est une personne qui a contracté l’infection en se rendant dans un pays touché par l’épidémie.

Une transmission locale ou cas autochtone correspond au cas d’une personne infectée alors qu’elle n’a pas voyagé dans un pays à risque. Elle a été piquée par un moustique local qui s’est lui-même infecté après avoir piqué un «touriste» porteur du virus.

Pour que le virus se transmettre facilement, «il faut beaucoup de malades et beaucoup de moustiques», note le Pr Stahl.

En revanche tant que le virus n’est pas très présent, la propagation reste limitée comme l’ont montré les rares cas de transmissions locales en France métropolitaine du chikungunya et de la dengue en 2014 et 2015.

Ces deux virus proches du Zika sont transmis par les mêmes moustiques et notamment le «moustique tigre» qui est aujourd’hui présent dans une trentaine de départements du sud de la France.

Q: À quelle vitesse pourrait se faire la propagation à un tiers de l’humanité?

R: La question divise les experts. Pour le Pr Stahl, elle pourrait se faire en l’espace de quelques mois, mais plusieurs autres spécialistes relèvent que les scénarios basés sur des modélisations mathématiques se sont rarement avérés exacts dans le passé, qu’il s’agisse de ceux réalisés pour la grippe H1N1 ou la fièvre Ebola.

«C’est parfois mieux, c’est parfois pire» note le Pr Christian Rabaud, adjoint du chef de service des maladies infectieuses du CHU de Nancy qui insiste sur le rôle néfaste joué par le réchauffement climatique. Si rien n’est fait, les zones tropicales traditionnellement touchées pourraient «s’étendre à l’avenir» ajoute-t-il.

Q: Que sait-on sur le virus à l’origine de l’épidémie au Brésil et en Amérique du sud?

R: Il fait partie d’une souche asiatique du virus qui avait déjà été à l’origine d’une épidémie en Micronésie en 2007 et en Polynésie française en 2013-2014.

Cette «souche» est différente de celle repérée sur des cas découverts récemment en Guinée-Bissau.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) précise vendredi que cette «lignée africaine» n’aurait pas été associée pour l’instant avec les complications relevées lors de l’épidémie en Amérique latine due à la souche asiatique.

Il s’agit essentiellement de graves anomalies du développement cérébral (microcéphalies) chez les bébés nés de mères infectées (plus de 1 600 bébés nés à ce jour au Brésil avec ces malformations) et de complications neurologiques.

Les cas en Guinée-Bissau diffèrent de la souche identifiée en Amérique

La souche des cas de virus Zika découverts en Guinée-Bissau diffère de celle sévissant en Amérique latine et qui est responsable de complications neurologiques et de graves anomalies du développement cérébral, selon les premiers résultats publiés par l’OMS (Organisation mondiale de la Santé).

«En Guinée-Bissau, les résultats du séquençage génétique effectués sur quatre cas confirmés de Zika (…) ont montré de façon préliminaire que les cas sont de la lignée africaine, et non de la lignée asiatique» du virus à l’origine de l’épidémie actuelle au Brésil et en Amérique latine, a expliqué l’OMS dans un communiqué envoyé dans la nuit de jeudi à vendredi.

Le Cap-Vert reste donc pour l’instant le seul pays africain où la souche asiatique du virus a été repérée depuis le début de l’épidémie en Amérique latine en 2015.

«Bien que la lignée africaine (…) identifiée en Guinée-Bissau n’a pas été associée à la microcéphalie et à d’autres complications neurologiques, une surveillance accrue est nécessaire», souligne toutefois l’OMS.

Elle indique aussi que cinq cas de microcéphalies sont actuellement à l’étude en Guinée-Bissau pour voir s’ils ont un lien avec le virus Zika.

En février, l’OMS a décrété que la flambée du virus Zika en Amérique est une «urgence de santé publique de portée internationale». L’agence onusienne doit dire ce vendredi si c’est toujours le cas.

Il n’existe aucun vaccin ni aucun traitement contre Zika. Transmis par des moustiques ou lors de relations sexuelles, le virus est à l’origine d’une épidémie, qui a déjà touché 1,5 million de personnes au Brésil.

Bénin chez la plupart des gens, il est tenu pour responsable de complications neurologiques et surtout de graves anomalies du développement cérébral (dont la microcéphalie) chez des bébés nés de mères infectées.

Un tiers de l’humanité – 2,6 milliards de personnes – vit dans des pays où le virus Zika pourrait encore se propager, en tête desquels l’Inde et la Chine, mais également plusieurs pays d’Asie du sud-est et d’Afrique, selon une étude publiée vendredi dans la revue médicale britannique The Lancet Infectious Diseases.



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