Suivi au public ou suivi au privé ?
Ce n’est qu’après la naissance de leur fils que Delphine et Clément ont saisi les rouages du système de santé public québécois. À 12 jours, Gaspard a montré des signes d’hypotonie, un manque de tonus musculaire. La pédiatre de l’hôpital Sainte-Justine a décidé de le revoir. L’hypotonie confirmée, elle a continué de suivre l’enfant qui a pu, en parallèle, garder son médecin de famille.
Après des heures passées auprès de nombreux spécialistes, le couple a constaté que le système public et le système privé étaient très cloisonnés. « Soit nous sommes à l’hôpital et nous ne décidons ni du médecin, ni de la date du rendez-vous, soit nous sommes dans le privé et cela revient cher, car les assurances privées ne remboursent que 500 $ CAN par an, par spécialiste, l’équivalent de cinq visites » dit Delphine. Une fois par semaine,
Gaspard avait un suivi en physiothérapie à l’hôpital. Pour compléter son traitement, ses parents ont fait appel à un autre physiothérapeute dans le privé. Le couple espère obtenir des crédits d’impôt pour les frais médicaux non remboursés lors de leur prochaine déclaration.
Durant leur congé parental, ils sont retournés en France. Mais avant, il fallait s’assurer que Gaspard ait une assurance. Ils ont alors découvert à l’intérieur de la convention France-Québec que des soins de santé nécessitant un suivi pouvaient être pris en charge des deux côtés de l’océan. « Cela venait combler un trou,
car les assurances voyage ne couvrent pas dès que la condition de santé est préexistante au séjour », dit Clément.
Propos recueillis par Anne-Laure Jeanson
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