MONTRÉAL – L’un des hommes les plus influents au monde dans le domaine artistique, René Angélil, est décédé ce jeudi. Après sa carrière sur scène dans les années 1960, il est devenu agent d’artiste et en 1981, il a joué quitte ou double en misant sur Céline Dion.
«Quand j’ai rencontré Céline, j’ai fait comme si j’avais 1 million $ dans mes poches. Pourtant, j’ai fait faillite pas longtemps après, je n’étais pas riche… », avait déjà confié René Angélil à TVA.
René Angélil a toujours travaillé dans l’ombre, mais ses jeux de coulisses n’en demeurent pas moins remarquables. Si le succès de Céline Dion n’est plus à démontrer, rien n’aurait été possible sans l’acharnement de son impresario.
Il est allé jusqu’à hypothéquer sa maison pour financer l’enregistrement du premier album de Céline Dion, La voix du Bon Dieu, lancé en novembre 1981. Une faillite ne l’a pas empêché de poursuivre son travail avec la jeune chanteuse de Charlemagne, petite ville de Lanaudière.
Après avoir vu un contrat lui glisser des mains avec CBS, alors qu’il travaillait sur la carrière anglophone de René Simard, l’homme qui a flirté avec le droit et les hautes études commerciales a finalement décroché un contrat avec la maison de production en 1987 pour sa nouvelle protégée.
Peu de temps après, CBS a été rachetée par Sony. Cette dernière entreprise est toujours demeurée fidèle à Céline Dion et René Angélil.
Au début des années 2000, René Angélil a fait construire à Las Vegas une nouvelle salle de spectacle de près de 4200 places spécialement adaptée pour sa bien-aimée. Le Ceasars Palace a injecté une somme colossale de 95 millions $ dans un cet endroit spécialement conçu pour la star.
Après cinq années et plus de 700 représentations à guichets fermés, le spectacle permanent A New Day aurait engendré un chiffre d’affaires de 400 millions $.
Un succès si retentissant que Las Vegas est devenu le cocon familial des Angélil-Dion.
Quelques mois seulement après la naissance de leurs jumeaux, qui a porté à trois le nombre d’enfants du couple, un autre spectacle en permanence s’est installé au Ceasars Palace en mars 2011, l’un des plus lucratifs en Amérique du Nord. Avec plus de 115 millions $ en recettes, durant les trois premières années, Céline Dion était devenue l’un des moteurs économiques de la ville américaine.
René Angélil demeurait tout de même fidèle au Québec et aimait y brasser des affaires. Il a acheté par exemple, avec Céline Dion, le Club de golf Le Mirage, en banlieue de Montréal.
Dans le secteur de la restauration, après s’être départi de la chaîne Nickels, il est revenu en force 15 ans plus tard pour mettre la main sur l’emblématique lieu culte du smoke-meat, Schwartz’s, sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal.
En 2009, il avait aussi reçu un prix de la Faculté de gestion de l’Université McGill pour souligner son leadership dans le monde des affaires.
Seuls écueils dans sa carrière: ne pas avoir été capable d’acheter le Canadien de Montréal en 2009 – en s’associant à Québecor – et des problèmes de jeu qui l’ont forcé à revoir la gestion de son entreprise.
Source