Accommodements raisonnables
Région cherche main-d’oeuvre immigrante
Les travaux de la commission Bouchard-Taylor soulèvent peu d’intérêt sur la Côte-Nord.
En 2001, environ 800 résidents de la Côte-Nord, pour une population de près de 100 000 habitants, étaient nés à l’étranger. Aucune organisation n’a donc déposé de mémoires dans cette région, qui compte moins de 1 % d’immigrants.
La cohabitation, compte tenu du peu d’immigrants qui s’y trouve, se fait sans embûche. Seulement une dizaine de citoyens ont choisi de s’exprimer devant les commissaires. Leurs propos, mardi matin, se sont rapidement élargis aux questions plus générales de la présence des immigrants en région et de la place de la religion dans l’espace public.
Plusieurs intervenants ont mentionné leurs craintes de voir la religion prendre une place trop importante dans l’espace public. Les participants se sont prononcés pour la protection des droits des femmes et des enfants dans la charte des droits et liberté. Un enseignant de Havre-Saint-Pierre, Paul-Phillippe Paquin, est venu motiver la crainte des accommodements raisonnables par le passé catholique et clérical de l’ère duplessiste où, souligne-t-il, les Québécois vivaient sous le joug de la religion.
Pénurie de main-d’oeuvre
Néanmoins, plusieurs Nord-Côtiers s’intéressent à la question de l’immigration. En matinée, plusieurs ont indiqué qu’ils étaient favorables à une augmentation de l’immigration régionale pour contrer la pénurie de main-d’oeuvre.
Cette pénurie, qui frappe déjà certains secteurs spécialisés comme les mines et la métallurgie, pourrait s’aggraver au cours des prochaines années en raison du déclin démographique. Le coroner et ex-candidat adéquiste dans Duplessis, Bernard Lefrançois, qui entend intervenir devant la commission, estime qu’il s’agit d’un débat important pour la région. « On a de moins en moins de population chaque année, ce qui fait qu’on est en pénurie de main-d’oeuvre. Il faut aller chercher du monde quelque part », commente M. Lefrançois.
La Côte-Nord n’a pas de plan régional d’immigration pour le moment.
Une vingtaine de personnes sont inscrites au forum, mardi soir. Toutefois, les participants pourraient être plus nombreux. En Abitibi-Témiscamingue, la soirée de discussions avait attiré environ 90 personnes, même si moins d’une trentaine de participants s’étaient préalablement inscrits.
Enfin, le coprésident de la commission Gérard Bouchard a, pour la première fois depuis le début des audiences, interrompu un citoyen qui tenait des propos disgracieux envers les immigrants. Le commissaire a demandé à cette personne de quitter la salle.