Tous les dons de sang aux États-Unis devront être testés pour vérifier s’ils sont contaminés par le virus Zika, a annoncé vendredi l’Agence américaine des médicaments, signe de l’ampleur prise par l’épidémie et sa transmission, souvent sans sympômes, par des moustiques ou par voie sexuelle.
«Il y a encore beaucoup d’incertitude en ce qui concerne la nature et l’étendue de la transmission du virus du Zika», a expliqué Peter Marks, directeur à la Food and Drug Administration (FDA), dans un communiqué.
«À ce stade, cette recommandation de tester toutes les réserves de sang aidera à s’assurer que du sang non contaminé est disponible pour les gens qui auraient besoin d’une transfusion», a ajouté le directeur du Centre de recherche et d’évaluation biologiques de la FDA.
Jusqu’à présent seuls les dons de sang des zones les plus touchées par le virus devaient être testés pour le virus Zika. Désormais tous les États américains sont concernés.
Zika se transmet par la piqûre du moustique Aedes aegypti mais aussi par voie sexuelle. Et quatre patients sur cinq ne développent aucun des symptômes associés qui sont des éruptions cutanées et des douleurs articulaires et musculaires.
Il y a au moins un cas connu de femme qui a infecté son partenaire. Plusieurs autres cas sont à l’étude où les hommes ont infecté leurs partenaires, hommes ou femmes, lors de relations sexuelles.
Les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont annoncé vendredi qu’un habitant du Maryland, infecté par le virus en voyageant et ne montrant aucun symptôme, avait contaminé sa partenaire lors de relations sexuelles non protégées avec elle 10 et 14 jours après son retour de République dominicaine.
Six mois dans le sperme
Zika peut subsister dans le sperme jusqu’à six mois. Si bien que des chercheurs avaient aussi recommandé de tester les dons de sperme.
Le virus peut aussi se dupliquer dans le vagin pendant quatre à cinq jours, ont découvert des chercheurs à partir d’une étude sur des souris publiée jeudi.
«Cette découverte peut être importante pour toutes les femmes, pas seulement les femmes enceintes», avait souligné Akiko Iwasaki, professeur d’immunobiologie à Yale, car le virus peut «potentiellement se transmettre à des partenaires» sexuels.
Si une femme est infectée par Zika, elle court un plus grand risque de donner naissance à un enfant avec une malformation du cerveau connue sous le nom de microcéphalie.
Il est pour cela recommandé aux femmes enceintes d’utiliser des préservatifs ou de pratiquer l’abstinence si elles vivent ou voyagent dans des régions contaminées.
«Nous apprenons des choses nouvelles sur le Zika tous les jours», avait relevé en juillet le docteur Erin Staples des CDC.
Un Américain de 70 ans décédé en juin du virus, infecté lors d’un voyage, avait contaminé un membre de sa famille qui le soignait par un mode de transmission sans précédent connu, avait annoncé le Dr Staples.
Aux États-Unis près de 2500 cas de Zika ont été recensés sur le continent, dont 584 femmes enceintes. Et plus de 9000 dans les territoires américains comme Puerto Rico, dont 812 femmes enceintes.
La Floride est l’État le plus touché, avec plus de 500 infections liées à des voyages et désormais 43 cas de contamination locale, principalement par des moustiques.
Cinq nouveaux cas de contamination ont d’ailleurs été identifiés en août dans le très touristique quartier de Miami Beach, connu pour son architecture Art déco aux couleurs pastels, sa vie nocturne et ses plages de sable.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recensé 53 pays touchés par l’épidémie qui a éclaté en 2015, notamment en Amérique du Sud, le plus affecté étant le Brésil.
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