Les dernières recommandations fédérales américaines pour le dépistage du diabète ne permettent pas de détecter plus d’un cas sur deux, selon une étude publiée mardi dans une revue américaine.
Un comité indépendant d’experts consulté par le gouvernement américain (United States Preventive Service Task Force) a recommandé en 2015 que les patients fassent l’objet d’un dépistage pour cette maladie entre 40 et 70 ans et s’ils sont en surpoids ou obèses.
Or, l’étude publiée mardi dans la revue médicale PLOS Medicine montre que plus de 50 % des diabétiques de type 2 échappent à ces catégories de personnes, surtout parmi les minorités raciales et ethniques.
Le fait de ne pas dépister les personnes prédiabétiques ou diabétiques dans ces groupes signifie qu’ils ne vont pas prendre les mesures préventives nécessaires, comme régime alimentaire ou de l’exercice physique, ni prendre de médicaments.
«Prévenir et traiter le diabète tôt est très important, surtout dans ces catégories socio-économiques désavantagées où de nombreux malades ont des difficultés pour être suivis médicalement de façon régulière», explique le Dr Matthew O’Brien, professeur adjoint à la faculté de médecine de l’université Northwestern.
«Si on rate quelqu’un au début de son diabète ou peu avant que la maladie ne se déclare, des années peuvent s’écouler avant qu’il ne revienne pour un dépistage quand le diabète est avancé avec peut-être même des complications comme une attaque cardiaque ou un accident vasculaire cérébral», souligne-t-il.
Les chercheurs ont déterminé que 54 % des patients blancs qui ont développé du diabète correspondaient aux critères de l’USPSTF, contre 50 % de Noirs et 37 % d’Hispaniques. Soit au final plus de 50 % des personnes qui n’ont pas été détectées.
Le Dr O’Brien estime toutefois que le comité d’experts est sur la bonne voie avec ses critères de dépistage du diabète et du prédiabète – une glycémie anormalement élevée – car ils se concentrent sur deux grands facteurs de risque.
«Nous avons décidé de faire cette étude car les tendances dans la population américaine montrent que les minorités raciales et ethniques développent du diabète plus jeunes et avec moins de poids que les Blancs», explique-t-il.
Le nombre d’adultes diabétiques a explosé aux États-Unis depuis 1995, le nombre de cas augmentant d’au moins 50 % dans 42 États et de 100 % voire plus dans huit autres, selon un rapport des Centres de contrôle et de prévention des maladies.
Pour cette étude, les dossiers médicaux électroniques de plus de 50 500 patients adultes ont été analysés entre 2008 et 2013.
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